Les matins d'examens sont toujours un peu stressants. À l'horaire ce jour-là, épreuve ministérielle de français. Le sujet du texte à rédiger? Pas besoin de se creuser la tête bien longtemps. La réponse est arrivée par texto, une heure avant le début de l'examen.

Le truc? Il suffit d'avoir un ami qui fera le même examen dans une autre école secondaire, où les cours commencent plus tôt. Avec un peu de chance, le surveillant ne le verra pas pianoter dans le fond de la classe, le téléphone bien caché sous son bureau. La précieuse information s'est rapidement répandue dans les corridors de l'école secondaire voisine.

«Ça fait au moins trois ans que ce petit procédé dure», écrit sur son blogue un enseignant qui préfère garder l'anonymat.

Pourtant, dans son école, le cellulaire est bel et bien interdit en classe, ajoute-t-il en entrevue au Soleil. «Mais un règlement comme ça, c'est toujours difficile à faire respecter. Avec des ados qui se promènent avec des pantalons très amples avec 23 poches, c'est très facile de dissimuler un téléphone cellulaire.»

Il serait difficile de fouiller systématiquement les élèves à leur entrée en classe, ajoute-t-il. «Je sais qu'à l'occasion, on peut fouiller des élèves dans des cas de drogues. Mais fouiller un adolescent pour un téléphone cellulaire? Je ne suis pas certain que légalement, ça serait possible.»

Appareils confisqués

Christian Couture, directeur à l'école secondaire Le Sommet, à Charlesbourg, abonde dans le même sens. Entre les murs de son école, les téléphones sont aussi interdits en classe, mais il reconnaît que les élèves arrivent fort probablement à les utiliser sous le nez de leurs profs.

Lorsqu'un élève se fait pincer, le petit appareil est aussitôt confisqué. Pour le récupérer, l'élève doit passer par le bureau du directeur. En cas de récidive, ce sont les parents qui doivent venir chercher l'appareil. «Mais ces cas-là sont plus rares», lance M. Couture.

Jacques Jacob, prof de mathématiques à l'école secondaire Joseph-François-Perreault, a développé ses petits trucs pour limiter la «triche» par texto. Lors d'examen, il surveille ses élèves à partir de l'arrière de la classe. Les panneaux que l'on trouvait jadis devant les bureaux ont pratiquement disparu, ce qui rend le pianotage beaucoup moins évident à dissimuler...

«Avec l'élimination des examens à choix de réponse, c'est rendu aussi plus difficile de tricher, ajoute-t-il. Maintenant, il faut expliquer sa réponse en plusieurs lignes.»

Mais des ados tentent quand même le coup. M. Jacob a entendu parler d'une école secondaire à Laval où quatre jeunes se seraient fait prendre à tricher en utilisant leur téléphone cellulaire. Et ils ne sont probablement pas les seuls...