«En vente»: trois mois après avoir pris un excellent départ aux États-Unis puis en Europe, la nouvelle console de jeu vidéo de salon PlayStation 4 de Sony a été lancée à 0h samedi à Tokyo où l'attendaient des aficionados impatients.

Déjà écoulée à plus de 5 millions d'exemplaires hors de l'archipel, cette nouvelle «bête de course» arrivera sur les étals nippons samedi à l'aube, mais une centaine d'inconditionnels ont pu l'acquérir à partir de minuit (vendredi 10h à Montréal) lors d'un événement spécial organisé par Sony dans la capitale.

«Merci d'être venus malgré le froid pour ce lancement», a déclaré à la façon japonaise le PDG de Sony Computer Entertainment, Andrew House, aux premiers acheteurs et aux invités à cette fête.

Certains faisaient la queue dehors depuis deux jours déjà avant que n'ouvre vendredi un guichet d'inscription devant le Sony Building, un bâtiment-vitrine du groupe dans le quartier commerçant de Ginza, pour être le premier peut-être à s'emparer de l'objet.

«Je veux jouer avec le nec plus ultra technologique», a justifié Tetsuya Tamura, un ingénieur de 44 ans qui attendait depuis mercredi en tête de file avec son fils de 19 ans, lequel dit avoir été séduit par la rapidité de cette console lors d'un essai.

Finalement, c'est un jeune homme déguisé en militaire qui a été tiré au sort pour figurer sur la photo avec les dirigeants de Sony Computer, des développeurs de jeux et des starlettes, avant de dire combien «il se sentait heureux d'avoir la PlayStation 4 avant tout le monde, une chose à laquelle il ne s'attendait pas».

Beaucoup de ses congénères ont réservé leur exemplaire qu'ils devraient aller chercher dans la journée de samedi dans les différents temples du jeu de Tokyo et d'autres grandes villes. Des magasins ont prévu d'ouvrir exceptionnellement à 7 h. Cela faisait désormais près de 8 ans que Sony n'avait pas lancé de nouvelle console de salon après la PlayStation 3 qui dans ce laps de temps s'est vendue à quelque 81 millions d'unités à l'échelle mondiale, dont seulement un peu plus de 10% au Japon.

Au-delà du jeu 

La PS4, présentée comme une plate-forme multimédia, a été commercialisée dès le 15 novembre aux États-Unis et deux semaines plus tard en Europe ainsi que dans divers autres pays, mais elle n'avait pas pu être proposée simultanément au Japon, en raison de retards de développement de jeux pour accompagner sa sortie.

Cela n'a guère pénalisé le groupe puisque l'objectif de 5 millions d'unités vendues avant fin mars a déjà été pulvérisé et pourrait être dépassé in fine de 20% à cette même date.

Pour son lancement au Japon, la PS4 est accompagnée de quelque 25 jeux, dont des suites de sagas considérées comme incontournables, du moins par les Japonais.

Sony sait d'expérience qu'une console qui n'est pas d'emblée présentée avec des nouveautés attractives a de grands risques de rater son départ, comme ce fut le cas de la concurrente Wii U de Nintendo, mise en vente fin 2012 mais qui n'a été achetée qu'à 5,9 millions d'unités dans le monde en plus d'un an.

La PlayStation 4, qui devance aussi la nouvelle Xbox One de Microsoft mise dans le commerce presque en même temps, est censée apporter beaucoup de possibilités nouvelles grâce à une amélioration des fonctions disponibles via internet.

Même si le marché nippon des jeux vidéo tend à diminuer et à se tourner davantage vers les consoles de poche, le jeu n'en reste pas moins un loisir très populaire qui évolue grâce aux qualités des graphismes et aux réseaux.

Le patron de Sony, Kazuo Hirai, a fait du jeu un des trois piliers des activités du fleuron de l'électronique, tandis qu'il a décidé de vendre celle des ordinateurs et de mettre à l'écart dans une société filiale celle des téléviseurs.

Le but du jeu pour Sony n'est pas seulement de satisfaire les joueurs invétérés, mais aussi de conquérir un public plus large grâce à l'étendue des fonctions et contenus audiovisuels en réseau.