Après Nintendo et avant Microsoft, le groupe japonais Sony a annoncé mercredi la sortie pour la fin d'année d'une nouvelle console de jeux de salon, la PlayStation 4 (PS4), plus sociale, plus connectée et censée représenter «l'avenir du jeu».

Andrew House, directeur général de Sony Computer Entertainment, a promis «une évolution importante», avec laquelle «nous repoussons les frontières du jeu», lors d'un événement organisé à New York.

La PS4, qui succèdera à la PS3 lancée fin 2006, est annoncée «pour les fêtes de fin d'année 2013». Sony n'a pas précisé les pays qui en auraient la primeur. Et de l'appareil lui-même, il n'a montré que la manette, qui sera dotée notamment de fonctions tactiles, laissant certains observateurs sur leur faim.

La console est «juste une boîte» et il était «beaucoup plus important de démontrer ses capacités» et la «philosophie» derrière le produit, a assuré à l'AFP Jim Ryan, responsable de Sony Computer Entertainment pour l'Europe.

La PS4 se veut ainsi «sociale», avec la promesse d'une intégration poussée aux réseaux en ligne comme Facebook: grâce à un nouveau bouton sur la manette, le joueur pourra par exemple partager en direct son jeu avec des amis, voire leur transférer le contrôle s'il est vraiment en difficulté.

«Notre vision est de créer le premier réseau social dédié aux jeux», a souligné David Perry, le directeur général du spécialiste des jeux en ligne Gaikai, que Sony avait racheté l'an dernier.

La PS4 devrait aussi permettre «d'accéder à une large gamme de divertissements», a-t-il indiqué, évoquant notamment la musique et les vidéos, et précisant que le groupe travaillait sur des partenariats avec certains acteurs tels que les loueurs de vidéos en ligne Netflix ou Hulu.

La PS4 exploitera globalement davantage internet.

«La tendance à plus de distribution numérique des contenus va continuer et probablement accélérer. Mais pour les gros jeux, les (supports physiques comme les) disques continueront à être le premier moyen d'accès sur la Playstation 4», a assuré M. Ryan.

Le joueur pourra aussi basculer en cours de jeu sur un «deuxième écran» mobile. Sony pense surtout en l'occurrence à sa console portable PlayStation Vita. La tablette ou le smartphone sont plus un complément, pour par exemple lancer le téléchargement d'un jeu à distance ou afficher une carte de son univers.

Sony est confronté comme les autres fabricants de consoles à l'élargissement ces dernières années du public des jeux vidéo, qui ne se limite plus aux utilisateurs chevronnés. Mais ce nouveau public joue de plus en plus sur smartphone ou tablette, à des jeux bon marché, voire gratuits.

Philippe Cardon, à la tête de Sony Computer Entertainment France, y voit toutefois «une opportunité», car «ces joueurs légers sont des gens qui ne jouaient pas, et qui sont de futurs joueurs sur console potentiels».

Lewis Ward, un analyste d'IDC, estimait néanmoins dans une étude récente que les consoles ne garderaient leur place dans les foyers qu'en élargissant leur offre à d'autres produits de loisir.

Avant Sony, son compatriote Nintendo, a commencé à commercialiser en novembre une nouvelle console de salon, la Wii U. Et la prochaine Xbox du troisième grand acteur du secteur, l'américain Microsoft, est aussi espérée cette année.

«On attend que ces nouvelles générations fassent repartir le secteur», aujourd'hui «en fin de cycle», indique M. Cardon.

Ce n'est pas évident vu l'accueil plutôt frais réservé à la Wii U, pour laquelle Nintendo a ramené de 5,5 à 4 millions son objectif de ventes d'ici fin mars. Les analystes invoquent un manque de jeux convaincants.

Sony n'a pas lésiné mercredi pour convaincre qu'il pouvait sur ce point faire mieux, en faisant défiler sur scène toute une série de concepteurs et d'éditeurs de jeux qui ont promis des produits pour la PS4.