Les autorités judiciaires américaines ont inculpé mercredi trois pirates informatiques venus d'Europe de l'est accusés d'avoir volé, pour plusieurs millions de dollars, des informations bancaires depuis des ordinateurs en Europe et aux États-Unis.

«Ces présumés cybercriminels internationaux sont responsables d'avoir créé et propagé un virus informatique qui a infecté plus d'un million d'ordinateurs --dont au moins 40 000 aux États-Unis-- et entraîné des millions de pertes en procédant, entre autres, au vol de mots de passe de comptes bancaires en ligne», a indiqué le bureau du procureur fédéral de Manhattan.

Les prévenus ont, pour ce faire, utilisé un programme malveillant, du nom de «Virus Gozi», pour entrer dans des comptes en banque en ligne et «voler des millions de dollars», affirme l'accusation, en référence notamment à l'un des pirates en question, Deniss Calovskis, connu sous le pseudonyme de «Miami».

Elle précise aussi que cette escroquerie géante s'est déroulée entre 2005 et mars 2012, et que le virus était «quasiment indétectable dans les ordinateurs infectés».

Il a d'abord été introduit en Europe «à une très large échelle», avant de se propager en 2010 aux États-Unis, toujours de même source.

Et aux États-Unis, «plus de 160 ordinateurs» touchés appartenaient à la Nasa.

Selon l'accusation, les pertes financières dues au virus Gozi atteindraient «au moins des millions de dollars».

Deniss Calovskis, expert en programmation informatique, a été arrêté en Lettonie, son pays d'origine, a indiqué à l'AFP le bureau du procureur de Manhattan.

Le créateur présumé du virus, «architecte et chef» du projet, le Russe Nikita Kuzmin, était quant à lui déjà en prison aux États-Unis, tandis que le troisième complice, Mihai Ionut Paunescu, surnommé «Virus», était en prison en Roumanie d'où il est originaire.