L'entreprise de sécurité informatique Avast, basée à Prague, a mis en garde jeudi contre de possibles attaques contre les appareils électroménagers connectés à internet, qualifiant les pirates ciblant les routeurs à domicile de menace majeure pour les consommateurs.

«C'est une chose triviale à faire. Tout ce que l'utilisateur peut faire, c'est jeter le routeur et en installer un autre», a déclaré devant la presse le PDG d'Avast Vincent Steckler.

De son côté, le directeur technique, Ondrej Vlcek, est allé jusqu'à qualifier de «cauchemar total en matière de sécurité» le fait que de plus en plus de consommateurs utilisent des appareils connectés à internet.

Des téléviseurs, des systèmes audio, des machines à café tout comme des jouets figurent parmi les appareils vulnérables, selon lui.

Avast compte chaque mois 444 millions d'utilisateurs et prévient environ 3,5 milliards d'attaques par des logiciels malveillants et quelque 500 millions de visites sur des sites nuisibles.

En février, les polices allemande et britannique ont annoncé l'arrestation d'un Britannique suspecté d'être à l'origine d'une cyberattaque contre les routeurs à domicile gérés par l'opérateur allemand Deutsche Telekom, qui a bloqué en novembre 2016 l'accès à internet de plus d'un million de foyers allemands.

M. Steckler a également indiqué que sa société avait récemment fait une démonstration des dangers relatifs à ce genre d'attaques, en piratant un routeur lors d'une présentation aux États-Unis.

Avast a alors modifié le firmware (logiciel interne) d'un routeur pour prendre le contrôle d'un téléviseur, en lui faisant répéter à plusieurs reprises un discours de l'ancien président américain, Barack Obama.

«Même si vous éteignez votre téléviseur, le routeur le rallumera et l'utilisateur ne pourra voir autre chose que le discours d'Obama», a observé M. Steckler, ajoutant qu'un pirate aurait pu exiger une rançon.

«Je sais que pas mal de gens, en particulier des Américains, s'occupent beaucoup plus de leurs téléviseurs que de leurs données et seraient probablement plus enclins à payer la rançon», a-t-il plaisanté.

La sécurité informatique est devenu un sujet d'actualité vendredi, après une vague de cyberattaques simultanées de portée mondiale menée par un logiciel de rançon, qui a frappé plus de 300 000 ordinateurs à travers le monde.

L'attaque a notamment touché le service public de santé britannique (NHS), tout comme le géant de livraison de colis FedEx aux États-Unis et la société des chemins de fer allemands Deutsche Bahn.