Quand le site de microblogs Twitter a été lancé le 13 juillet 2006, l'Italie était tout juste championne du monde. Le Mondial-2010 est donc le premier de l'ère Twitter et la plus grande compétition sportive de la planète y tient une place de choix.

Depuis l'ouverture de la Coupe du Monde en Afrique du Sud, des millions de personnes «gazouillent» football («to tweet» en anglais, car le symbole du site est un petit oiseau bleu), dont nombre d'acteurs du Mondial eux-mêmes.

Au point que la société a créé son propre site pour suivre l'événement (@worldcup), tout en prévenant de risques de saturation liés à la brusque hausse du volume de messages engendré par la Coupe du Monde.

Les mots «vuvuzelas» ou «Fifa World Cup» figurent parmi les sujets de discussion les plus populaires du réseau depuis une semaine. Lundi, les mots «Pobres Australianos» (pauvres australiens en espagnol) en était aussi. Les Socceroos venaient d'être corrigés la veille par l'Allemagne (4-0).

Si le site a été jugé trop intrusif par certaines sélections comme l'Angleterre et l'Espagne, ou si les Pays-Bas ont interdit de «tweeter» après un dérapage d'un joueur sur l'internet, nombre de joueurs font quand même partager leur expérience à l'aide de ces brefs messages instantanés tapotés sur leur téléphone ou ordinateur.

Quand son équipe a été retardée trois heures à cause d'un micmac à l'aéroport jeudi avant de rejoindre Le Cap, l'attaquant uruguayen Diego Forlan (@diegoforlan7) ne s'est pas gêné: «La France, on lui aurait fait subir la même chose que nous?»

L'Américain Jozy Altidore, 20 ans, se faisait plus consensuel vendredi avant la cérémonie d'ouverture, confiant aux plus de 213 000 internautes abonnés à ses messages: «Je vis un rêve et je suis content de pouvoir le partager avec vous tous, vous êtes ma source d'inspiration! Merci».

L'équipe des États-Unis, où Twitter est né, est à la pointe des gazouillis, avec au moins neuf joueurs pourvu d'un compte officiel. Mais il faut lire le Portugais pour suivre le Brésilien Kaka, comme le font 750 000 personnes.

Lundi, le défenseur néo-zélandais Ben Sigmund (@siggy2010) s'inquiétait de ne pas pouvoir rester en contact avec ses fans: «Les gars sont nerveux et gonflés à bloc pour le premier match (contre la Slovaquie). Je vous tiens au courant, j'espère qu'il y aura du Wi-Fi à l'hôtel. À plus.»

Mais les messages ne sont pas toujours de la plus haute importance - «Je regarde Allemagne-Australie!!!» dimanche par Guillermo Ochoa (@yosoy8a), gardien de but du Mexique- et le flux n'est pas toujours régulier.

La puissance de cet outil de communication du XXIe siècle a toutefois séduit jusqu'au président de la FIFA. À 74 ans, Sepp Blatter a inauguré sa page twitter (@seppblatter) à l'occasion du Mondial. Il a «gazouillé» lundi pour défendre le barrissement des vuvuzelas: «Vous aimeriez qu'on interdise vos traditions de supporteurs dans votre propre pays?»

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