L'Allemande Claudia Pechstein, suspendue deux ans pour dopage à partir d'anomalies dans son passeport sanguin, pourra courir le 3000 mètres de l'étape de Coupe du monde de patinage de vitesse à Salt Lake City, a décidé le tribunal fédéral suisse, selon le manageur de l'athlète.

La plus haute autorité judiciaire suisse offre ainsi à la patineuse de 37 ans, dont la suspension avait pourtant été confirmée fin novembre par le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, une unique chance de réaliser ce week-end les minima pour participer aux Jeux olympiques de Vancouver (12-28 février), les 6e JO de sa carrière.

Comme il ne s'agit que d'une décision en urgence, Pechstein devra attendre la décision sur le fond, même si elle réalisait ce week-end un temps lui permettant de prétendre à une sélection dans l'équipe d'Allemagne.

«Pour moi, cette autorisation de courir est une petite satisfaction, car je n'ai rien fait d'interdit et j'ai toujours espéré qu'on en arriverait là», a expliqué à l'agence allemande SID la quintuple championne olympique qui a toujours nié avoir eu recours au dopage et n'a jamais été contrôlée positive.

«Il ne faut pas attendre des merveilles de moi. J'ai dû m'entraîner pendant dix mois dans un état de nerf incroyable, mais je veux me qualifier pour les JO, je n'ai qu'une occasion de le faire et je veux la saisir», a-t-elle indiqué.

Huit premières

Elle devra terminer dans les huit premières du 3000 m de Salt Lake City, programmé vendredi, pour prétendre à une sélection pour Vancouver.

La Fédération allemande (DESG) a salué par la voix de son président, Gerd Heinze, cette décision: «C'est une décision juste, nous espérons vraiment que Claudia, malgré le manque de compétition et la pression nerveuse, soit compétitive».

Le cas Pechstein suscite un débat passionné en Allemagne: la Berlinoise a même reçu le soutien d'un expert réputé de la lutte contre le dopage, qui remet en cause les conclusions de la Fédération internationale de patinage (ISU).

«Les données sanguines qui ont été recueillies ne sont pas compatibles avec une stimulation par EPO», avait souligné le docteur Klaus Pöttgen dans un journal allemand.

L'ISU s'était basée sur des «valeurs anormales et changements anormaux de valeurs lors d'une série de contrôles» dans son profil sanguin l'hiver passé en marge des Championnats du monde toutes distances à Hamar (Norvège).