En moussant son futur combat contre Steve Bossé, Jean Pascal n'a pas pu s'empêcher de lancer un jab à... Adonis Stevenson.

L'ex-champion du monde des mi-lourds en veut toujours à celui qui détient actuellement la ceinture du World Boxing Council (WBC) de cette division de ne pas l'avoir affronté.

«Je prends Steve Bossé très au sérieux. Je sais que certaines personnes croient qu'il n'a pas beaucoup de chances, mais je dois vous dire que juste le fait qu'il ait l'audace de m'affronter, ça prouve qu'il a des couilles, contrairement à certains boxeurs du Québec. En plus de ça, il est passé près de moi et je peux vous dire qu'il sent très bon. Il ne sent pas la poule mouillée, le "chicken" mouillé», a-t-il déclaré, clairement en référence à Stevenson, que ses dénigreurs surnomment «Chickenson».

Mais les compliments ne devraient pas aller plus loin dans le cas du boxeur de 33 ans. Pascal (32-5-1, 19 K.-O.) - qui a livré pas moins de neuf combats de championnat du monde - a lancé un avertissement à son adversaire de 36 ans, qui en sera à son deuxième combat en boxe professionnelle.

«Il est là pour prouver qu'il est meilleur que moi, pour me passer le K.-O. (...) Malheureusement pour toi, le penser, c'est une chose; le faire, c'en est une autre.»

Bossé, victorieux par K.-O. à sa seule sortie chez les pros et détenteur d'une fiche de 12-2, dont 9 K.-O., en arts martiaux mixtes, persiste et signe.

«J'ai beaucoup de respect pour Jean Pascal, qui a affronté les grands noms de la boxe, a-t-il déclaré. Mais si c'est ce nom-là que j'ai sorti en premier, c'est parce que je sais que je peux lui faire la guerre. Avec ce que Jean a, je sais que je vais atteindre la cible. Ce sera la première fois que Jean sera atteint par un poids lourd, un cogneur avec la puissance que j'ai.

«J'aime le voir combattre, car c'est un gars ouvert, qui aime se battre, qui entre dans les échanges. C'est le style parfait pour que je puisse lui passer le K.-O.. Sans dénigrer Jean Pascal, j'ai hâte de montrer à tout le monde ce dont je suis capable de faire. (...) Je crois fermement que je serai le premier à passer le K.-O. à Jean Pascal.»

Bossé croit d'ailleurs que son prochain combat, après celui du 29 juin, sera le combat revanche contre Pascal.

Pas prémédité

Pascal assure que la retraite qu'il avait annoncée avant son combat face à Ahmed Elbiali, à Miami, en décembre, n'était pas de la frime. Mais c'est la réaction des amateurs québécois qui l'auront fait changer d'avis.

«Avec tous les gens qui me demandaient de faire au moins un dernier combat à Montréal, je me disais que les amateurs et ceux qui m'ont appuyé financièrement toutes ces années méritaient que je termine ça où j'ai commencé.»

Il y a toutefois repris goût: Pascal évoque maintenant un saut vers les lourds légers, voire les lourds, et il parle d'affrontements face à Tony Bellew, David Haye, Bermane Stiverne, Simon Kean ou Oscar Rivas.

Mais ses dernières sorties contre les meilleurs de la division ne se sont pas nécessairement bien déroulées. Il l'admet, tout en affirmant que ce genre de performances ne se produiraient pas en montant de division.

«Contre (Eleider) Alvarez, sans rien vouloir lui enlever, je crois que c'est moi qui me suis battu. Face à (Sergey) Kovalev, c'est une force de la nature qui a eu le meilleur sur moi en deux occasions. (...) Voilà un couple d'années, j'étais un peu frustré vis-à-vis mon sport, ses manigances, ses magouilles. Je n'avais plus de plaisir à m'entraîner, je n'avais plus d'amour pour mon sport. Avant mon affrontement contre Elbiali, j'ai retrouvé ça. Je crois que ça va m'aider à aller plus loin et que ça va donner de meilleurs résultats.»

Pour l'instant, ce gala est toujours orphelin de salle. Un contrat a déjà été signé avec le stade IGA, mais GYM affirme avoir entamé les discussions avec evenko pour présenter cette affiche à la Place Bell de Laval. Une confirmation devrait être donnée dans quelques jours.

Agenda chargé

Les amateurs de boxe québécois auront l'embarras du choix au cours des prochaines semaines, alors que pas moins de six galas d'envergure auront lieu d'ici le 4 août.

Le tout commence à Toronto, le 19 mai, avec le choc entre Stevenson et Badou Jack pour le titre WBC des mi-lourds. Ça se poursuivra une semaine plus tard, au Centre Vidéotron, avec le duel entre les moyens David Lemieux et Karim Achour.

Le 9 juin, Marie-Ève Dicaire mettra en jeu son titre NABF des super-mi-moyennes au Casino de Montréal et une semaine plus tard, Shawinigan tremblera sous les coups des poids lourds Simon Kean et Adam Braidwood, peut-être le combat le plus attendu de tous ceux à l'affiche.

Le plaisir se poursuivra le 23 juin, avec le combat entre Steven Butler et le vétéran Carson Jones, aussi au Casino, suivi quelques jours plus tard du duel Pascal-Bossé.

Le combat de championnat du monde des mi-lourds entre Eleider Alvarez et Sergey Kovalev, pour le titre de la World Boxing Organization (WBO), couronnera ces semaines mouvementées le 4 août, à Atlantic City.