Billy Joe Saunders a imposé sa loi. Le champion en titre des moyens de la World Boxing Organization a servi une leçon de boxe à David Lemieux, qui n'a rien pu faire face à l'agilité du Britannique.

Saunders (26-0, 12 K.-O.) l'a emporté par une décision unanime sans équivoque. Les trois juges lui ont octroyé l'avantage 120-108, 117-111 et 118-110 pour lui permettre de réussir une troisième défense de ce titre acquis en décembre 2015, face à son compatriote Andy Lee.

«Je savais ce que ça prenait, et je ne suis pas facile à vaincre, a dit Saunders après le combat. On ne peut pas m'atteindre.»

Sur le ring, Saunders a lancé un défi à Gennady Golovkin, qui détient les trois autres ceintures de la division.

«Affronte-moi maintenant!»

Pour Lemieux (38-4, 33 K.-O.), il s'agit d'un premier revers depuis qu'il s'est incliné devant Gennady Golovkin, en octobre 2015. À l'image de ce revers face au Kazakhe, Lemieux s'est fait servir toute une leçon.

«Je n'étais pas à mon mieux ce soir, a-t-il laissé tomber. À partir du deuxième round, je n'ai pas pu utiliser ma main gauche comme je le voulais. Je n'ai pas pu faire ce que je voulais.»

Dès le premier round, Saunders a établi son jab et esquivé tout ce que Lemieux a lancé, se permettant même un bon uppercut de la droite qui a touché le menton du Québécois.

Le manège s'est poursuivi au deuxième. Même si Lemieux a été un peu plus précis, Saunders a placé les meilleurs coups, notamment lors d'une combinaison alors que Lemieux était dans les câbles en fin d'assaut.

Ça s'est poursuivi tout au long des assauts suivants, avec peut-être une légère exception au sixième, alors que Lemieux a semblé toucher la cible plus souvent. Mais encore. Il en aurait fallu beaucoup plus pour que l'aspirant obligatoire s'en tire avec la victoire.

Après avoir été vertement sermonné par son entraîneur Marc Ramsay à l'issue du 10e assaut, Lemieux a bien tenté de renverser la vapeur dans les deux derniers rounds, mais en vain.

La haine entre les deux adversaires a été palpable tout au long de l'affrontement. Saunders a souvent nargué Lemieux en fin de round. Ce dernier a même tenté de lui passer un soufflet après le 11e, également en vain.

Après le combat, Lemieux n'a pas immédiatement serré la main de son adversaire. Il a pris le temps de faire enlever ses gants et de décompresser un peu avant de finalement enlacer le champion, qui a fait honneur à son surnom, «The Superb» dans cet affrontement.

Lemieux était par contre en désaccord.

«J'imagine que c'est sa stratégie de gagner en se sauvant; il a fait ça du premier au 12e round. Si c'est de cette façon que tu veux gagner, alors, félicitations.»