Lucian Bute est un bon boxeur, avec un beau pedigree, mais n'a jamais été et ne sera jamais un boxeur de catégorie A, a lancé jeudi l'entraîneur d'Eleider Alvarez dans une déclaration cinglante.

Marc Ramsay s'était montré plus discret il y a trois ans, lorsqu'il entraînait Jean Pascal en vue du méga-combat contre Bute. Mais jeudi, à quelques heures de l'affrontement de vendredi soir entre son protégé et l'ancien champion du monde, Ramsay a choisi de ne pas mâcher ses mots.

«Sans vouloir dénigrer Lucian, qui est un ancien champion du monde, qui a fait beaucoup de défenses, qui a beaucoup d'expérience, qui demeure un gros nom dans la division... mais chaque fois dans sa carrière qu'il a affronté un boxeur A, il n'a pas relevé le défi», a lancé Ramsay.

«Que ce soit Carl Froch, que ce soit Jean Pascal... Badou Jack n'a rien de spécial. C'est un gars correct. DeGale c'est un gars qui boxait beaucoup mieux chez les amateurs, a continué Marc Ramsay. Bute, chaque fois qu'on l'a sorti de la catégorie des Sakio Bika, des Jesse Brinkley, des Brian Magee, ç'a été compliqué. Notre but, c'est de démontrer qu'Eleider est à un autre niveau, qu'il n'est pas un B+.»

Voilà qui nous offre un nouveau narratif en vue du combat présenté vendredi au Centre Vidéotron. On croyait que ce duel devait nous dire ce qu'il restait de Lucian Bute. À presque 37 ans, l'ancien champion a-t-il ce qu'il faut pour remonter au sommet? Peut-il se mesurer à Stevenson pour la ceinture WBC?

Ce que Ramsay affirme, c'est que Lucian Bute n'a jamais été au sommet. Il n'a jamais été dans la catégorie des meilleurs boxeurs, des «A», comme on le dit en boxe. Et qu'Alvarez, 32 ans, en fait partie.

Ramsay en a rajouté une couche. Même s'il admet d'emblée que Bute «a eu un parcours impressionnant», ça ne lui donne pas nécessairement un avantage contre son boxeur. Pour illustrer son point, il a rappelé le pire moment de la carrière de Bute, ce knockout subi un soir de mai 2012 à Nottingham.  

«L'expérience, l'expérience, attention! L'expérience c'est bien. Mais ce n'est pas toujours positif, des expériences, a lancé Ramsay. L'expérience de Carl Froch, ce n'est pas une bonne expérience. Il y a des expériences qui ne sont pas des bonnes expériences. C'est très relatif.»

Bute et Alvarez font le poids

Les deux hommes ont fait le poids facilement jeudi. Lucian Bute (173,6 livres) n'a jamais été aussi découpé, notamment des abdos. Bute (32-3-1) s'est montré confiant. «Je vais lever les bras après le combat. Je veux une victoire, décisive, convaincante, qu'il n'y ait pas de doute.»

Mais la commande est grande contre un Alvarez (21-0) qui sera beaucoup plus costaud dans l'arène. Le Montréalais d'origine colombienne est un «gros» 175 livres, alors que Bute a passé l'essentiel de sa carrière à 168 livres. Alvarez a fait osciller la balance à 174,6 livres. Vendredi soir, il va monter sur le ring autour de 190 livres.

«Ce qu'on va voir dans le ring, c'est qu'il y en a un des deux beaucoup plus gros que l'autre», a prévenu Ramsay.