À trois jours du «combat du siècle», Manny Pacquiao et Floyd Mayweather se sont retrouvés mercredi à Las Vegas pour la traditionnelle conférence de presse et ont échangé quelques petites piques. Mais pour les provocations, menaces et autres insultes, il faudra repasser.

Les yeux dans les yeux, Pacquiao et Mayweather se sont affrontés du regard pendant quelques secondes, mais leur face-à-face pour les objectifs des photographes et caméras de télévision n'a pas dégénéré.

Cela fait pourtant cinq ans qu'ils attendent d'en découdre dans ce combat qui, bien des fois, a semblé impossible à organiser.

Même s'ils ne se portent pas dans leur coeur, ils ont échangé quelques amabilités.

«Je ne peux pas nier que cela va être un combat intéressant, Pacquiao n'est pas arrivé là sans battre de grands boxeurs», a insisté Mayweather qui s'était présenté quelques jours plus tôt comme le meilleur boxeur de l'histoire.

«Notre but à tous les deux est de donner du plaisir aux spectateurs, j'espère que Floyd et moi allons donner notre maximum et entrer tous les deux dans l'histoire de la boxe», lui a répondu Pacquiao (57 victoires, cinq défaites et deux nuls).

300 à 400 millions de dollars

Comme si les enjeux de ce «combat du siècle», sportif - trois ceintures (WBC, WBA et WBO des welters) et l'invincibilité de Mayweather, vainqueur de ses 47 précédents combats - et surtout financier - 300 à 400 millions de dollars de recettes attendues, des bourses de 120 et 80 millions pour Mayweather et Pacquiao - les paralysaient.

L'Américain de 38 ans, l'athlète le mieux payé de la planète, a avancé une autre explication à cette atmosphère empreinte de respect qui dénote avec l'attente électrique que suscite le combat: l'expérience.

«Parler fort, provoquer, je l'ai fait dans le passé, je suis plus âgé et plus sage, inutile d'en rajouter», a insisté celui qui est surnommé «Money».

«Avant je faisais mon show, j'étais le flamboyant "Money", pas la peine de faire cela maintenant», a poursuivi Mayweather qui mettra un terme à sa carrière à la fin de 2015 après un dernier combat en septembre et avec, espère-t-il, un palmarès vierge de toute défaite.

«Je veux être une source d'inspiration», a de son côté insisté Pacquiao qui a rappelé son improbable parcours, d'enfant des rues à première fortune et député des Philippines.

Duel entre le bien et le mal

Ancien joueur invétéré et coureur de jupons, le Philippin de 36 ans a rappelé qu'il «tirait sa force de Dieu».

Le discours de Pacquiao et les rappels incessants par la presse de ses démêlés avec la justice pour des actes répétés de violences conjugales, ont fini par agacer Mayweather

«Il ne faudrait pas faire de ce combat un duel entre le bien et le mal, c'est avant tout deux boxeurs au top qui s'affrontent», a balayé «Pretty Boy».

«Je crois en moi et je crois que je vais gagner, je suis le plus fort et le plus costaud de nous deux», a-t-il conclu.

La réponse est venue sans tarder: Freddie Roach, l'entraîneur de Pacquiao, s'est fendu de la seule véritable (petite) provocation de la journée.

«Je me demande si (Mayweather) va répondre présent», a-t-il fait mine de s'interroger.

«Il n'a pas envie de se battre», a estimé Roach, qui a entraîné par le passé Mike Tyson, Virgil Hill, Oscar de la Hoya et Bernard Hopkins.

A-t-il visé juste ou au contraire décuplé la motivation de Mayweather? Réponse samedi vers 22h locales (1h dimanche, heure du Québec) devant 16 800 spectateurs, dont un parterre de célébrités, et des dizaines de millions de téléspectateurs à travers le monde.