Après le deuxième round d'un combat opposant son protégé Marcus Davis à Dan Hardy lors de UFC 99, l'été dernier, l'entraîneur Mark DellaGrotte a averti Davis avec les mot suivants.

«Ne fais pas d'erreurs, parce qu'il est dangereux. Il suffit d'un seul coup.»

Cette force d'impact retient maintenant l'attention du champion des mi-moyens Georges St-Pierre, qu'il affrontera samedi soir. Ce dernier est largement favori, mais dans le camp du Québécois, on sait qu'il faudra se méfier du Britannique.

«Si vous prenez ce gars-là à la légère, il va vous battre, et nous ne pouvons pas nous le permettre,» a dit l'entraîneur de St-Pierre, Greg Jackson.

«Je pense qu'il y a beaucoup de monde qui sous-estiment Hardy, a dit un autre des entraîneurs de St-Pierre, Firas Zahabi. C'est une grande erreur. Je m'assure que personne de notre camp ne le sous-estime.»

Il reste que l'opinion la plus répandue est que St-Pierre (19-2) est un meilleur athlète, qui est habitué à la rigueur des combats de championnat, et qui a plus d'armes dans son arsenal que son rival, à l'approche du combat au Prudential Center.

Le Montréalais de 28 ans a pris du muscle en vue de l'affrontement, combinant une nouvelle diète à un programme de poids et haltères. St-Pierre se dit plus imposant, plus rapide et plus explosif, et il n'est plus incommodé par une déchirure à un muscle adducteur subie en juillet lors de UFC 100, contre Thiago Alves.

«C'est très difficile de miser contre St-Pierre, a dit l'ancien chamipion des poids lourds Frank Mir. Il a démontré qu'il est un champion très complet et polyvalent. Je pense quand même que Hardy est un gars affamé, aux mains très puissantes. Il y a beaucoup de force dans ces mains-là, et c'est quelque chose qui rend toujours les choses intéressantes. Tout peut arriver quand vous êtes frappé solidement, même si j'ai vu St-Pierre gagner contre d'autres gars qui frappent fort, comme Alves ou Josh Koscheck.»

Hardy (23-6, avec un match sans décision) est un combattant intelligent qui a décliné la première offre qu'il a reçue de l'UFC, car il ne se sentait pas prêt. Il a obtenu un seul K.-O. en quatre combats - tous remportés, mais il a prouvé sa force de frappe en envoyant Rory Markham d'une gauche foudroyante en contre-attaque.

L'athlète de 27 ans de Nottingham n'a jamais été mis K.-O. et Fightmetric, chargé de tenir des statistiques sur les combats, dit qu'il stoppe 62 pour cent des tentatives de l'amener au sol pour l'immobiliser - un pourcentage au-delà de la moyenne.

Il demeure qu'Akihiro Gono a amenéé Hardy au sol trois fois, et Davis une fois. Et St-Pierre domine l'UFC pour ce qui est d'amener un rival au tapis - il l'a fait 51 fois en 65 essais, un taux de réussit de 78 pour cent - au-delà de la moyenne par 33 points de pourcentage.

La défense du Canadien contre de telles tentatives est encore mieux. Ses adversaires ont n'ont réussi à l'amener au sol que cinq fois en 40 essais, et St-Pierre ne s'est pas retrouvé sur le dos depuis deux ans et demi. Sa moyenne pour contrer les tentatives de l'amener au tapis est de 87 pour cent, en comparaison avec 55 pour cent pour les autres combattants.

La stratégie la plus simple serait peut-être d'amener Hardy au sol, pour ainsi permettre à St-Pierre de faire du dommage, mais le camp de ce dernier veut faire plus qu'attaquer les faiblesses de l'adversaire. On veut plutôt être debout devant la meilleure arme adverse, lui montrer que les choses ne vont pas se passer comme il s'y attend - on veut le priver de sa zone de confort.

«Si vous lui enlevez ça, vous avez un énorme avantage, a dit Zahabi. Alors c'est important que Georges ne montre pas qu'une seule dimension, qu'il ne pense pas juste en termes de bataille au tapis. Il devra porter des coups qui atteignent la cible pendant les échanges debout. Il doit le faire.»

St-Pierre peut compter sur assez d'armes pour que son adversaire s'interroge sur la prochaine tactique qu'il utilisera.

«Je veux que le combat en soit un dont on va toujours se rappeler, a dit St-Pierre. Je veux aussi que quelqu'un qui ne connait rien aux arts martiaux mixtes, s'il voit le combat, je veux qu'il se dise, «C'est magnifique de regarder ce gars-là, il a un style fabuleux et il est très technique. Et en le regardant se battre, je peux apprécier la beauté de ce sport-là'.»