Pendant que la neige tombe à Montréal, dans une galaxie pas si loin de chez nous, le club de David Beckham en est aux derniers préparatifs avant la finale de la MLS de demain. Pour que la formation californienne arrive à conserver le titre acquis il y a un an et ainsi couronner son emblème d'une nouvelle étoile, il lui faudra toutefois venir à bout d'une équipe qui est l'antithèse du glamour qui caractérise le Galaxy de Los Angeles.

Il s'agira avant tout d'une bataille mentale pour les joueurs de Bruce Arena, qui partent favoris dans ce duel. Le départ annoncé de l'icône planétaire, David Beckham, signifie que la charge émotive que l'on associe normalement à une finale est soudainement décuplée. Si le Galaxy peut compter sur l'appui de son public, le jeu physique et dérangeant du Dynamo visera surtout à neutraliser le collectif plus spectaculaire des Californiens. Sans doute pas ce qu'il y a de mieux pour le «show» mais je soupçonne que le Dynamo n'aime pas trop les scénarios hollywoodiens, du moins pas les «blockbusters» qui finissent toujours bien.

Il ne serait pas tellement étonnant que la tactique défensive des Texans prenne par moments des allures d'anti-jeu. Le plan de Dominique Kinnear cherche en quelque sorte à miner le moral des vedettes adverses. Qu'il s'agisse de Beckham, qui se décrit lui-même comme «un gars émotif» ou encore du capitaine Landon Donovan. Le talentueux joueur américain est un être sensible qui donne présentement l'impression de faire un burnout. Ayant déjà avoué une perte d'appétit et une diminution d'intérêt à quelques reprises cette saison, il n'est pas exclu que Donovan dispute également son dernier match avec le Galaxy. «Il a peut-être besoin d'une pause», a suggéré Beckham en conférence de presse,. «Il est encore jeune.»

Patience et percussion

La perspective du départ de Beckham et possiblement celui de Donovan ne semble pourtant pas inquiéter l'entraîneur Bruce Arena. «Pour le service funèbre, il faudra aller voir ailleurs. Je me concentre sur le match de samedi,» disait-il aux journalistes après l'entraînement d'hier.

Si la préparation pour la finale ne diffère pas énormément de celle d'un autre match, Arena voudra certainement que son équipe poursuive sur sa lancée. Le Galaxy devra donc prendre le contrôle du jeu en milieu de terrain pour animer la rencontre et épargner une défense qui dépend un peu trop de la santé d'Omar Gonzalez.

Lorsqu'il s'accapare le ballon, le collectif angeleno repose en grande partie sur l'inspiration du tandem Beckham-Juninho. De sa position dans l'axe central, le maestro anglais orchestre la plupart des mouvements offensifs des siens. Quant au Brésilien, encore plus déterminant cette saison, il ne se contente plus seulement de faire la sale besogne pour mettre son compagnon en valeur comme ses sept buts en font foi.

Au-delà de la bataille du milieu, c'est à l'avant que le duo dynamique Donovan-Keane devra créer son lot de maux de tête à la défense du Dynamo. Depuis son retour de l'Euro, l'Irlandais Robbie Keane s'est avéré l'attaquant le plus remuant en MLS. Très mobile, son jeu est une combinaison de créativité et de percussion sur le but adverse. Meilleur joueur des siens depuis le début des séries, Keane pourrait encore une fois être l'homme de la finale.

Pour couronner d'un dernier succès le passage de David Beckham en ligue majeure, le Galaxy devra donc faire preuve de patience face à la ténacité de ses adversaires et de réalisme devant le but du Dynamo. La carrière de Becks n'est peut-être pas tout à fait terminée, mais comme son aventure en MLS achève, on a bien hâte de voir s'il a gardé le meilleur pour la fin.