Lorsque l'état-major de l'Impact s'est rendu à Bologne, le printemps dernier, Blerim Dzemaili connaissait déjà très bien Nacho Piatti. « C'est un joueur de grande qualité. Tu le vois tout de suite avec les choses qu'il réussit à faire sur le terrain », a-t-il indiqué à la petite délégation montréalaise en Italie. Le duo qui, sur papier, promettait d'accomplir de belles choses a bien pris forme sur le terrain en contribuant très largement au redressement du mois d'août.

Lorsqu'ils ont été titularisés ensemble, l'Impact a présenté une fiche nettement positive de 5-2-1. Dans cet échantillon, ils ont inscrit un total de 13 buts et délivré 8 passes décisives.

Ce constat tient d'abord à l'intégration express de Dzemaili, qui a déjà marqué quatre buts vainqueurs et apposé sa griffe sur l'équipe. « Quand on a su que Dzemaili allait nous rejoindre, on savait qu'il pouvait apporter quelque chose au niveau offensif. Mais, à ce rythme-là, ce serait faux de dire qu'on l'avait anticipé », a reconnu l'entraîneur adjoint Jason Di Tullio, cette semaine.

« [Blerim] joue avec beaucoup de confiance. Les joueurs autour de lui commencent à le connaître, et on trouve des automatismes qui facilitent le travail de tout le monde. »

Et en particulier celui de Piatti, qui a trop souvent porté l'équipe sur ses épaules dans les dernières saisons. Toujours aussi surveillé par les adversaires, le milieu gauche peut encore faire la différence avec ses accélérations, ses crochets, ses retours dans l'axe et ses frappes précises du pied droit. Mais Dzemaili lui offre maintenant une autre option et, par la même occasion, crée de la diversité à l'animation montréalaise.

« Avant tout, les deux voient les choses avant qu'elles arrivent. Ensuite, ils forment un duo qui cause des problèmes différents. »

- Nick De Santis, vice-président, relations internationales et développement technique

« Nacho est fort dans le un-contre-un, poursuit De Santis, mais une fois que tu fermes l'espace, il y a Dzemaili qui arrive de derrière. Il attend toujours le bon moment pour s'infiltrer.

« De plus en plus, Nacho comprend que, quand il n'a pas de solution, il y a Dzemaili qui est là, devant la surface, avec ses courses. Pour les autres équipes, c'est difficile de défendre. Surtout qu'il y a aussi [Matteo] Mancosu qui, par ses mouvements, amène les défenseurs vers d'autres endroits. »

Dans les trois derniers matchs, la complicité a réellement sauté aux yeux. Dzemaili a transmis le ballon à 26 reprises, incluant une passe décisive, à son coéquipier argentin. Dans le sens inverse, Piatti, parfois reconnu pour ses excès d'individualisme, a donné 20 ballons au Suisse avec également une passe décisive. La relation est florissante, privilégiée et permet à chacun d'en retirer un avantage.

« Plein de monde va sur Nacho, alors, ça ouvre des espaces pour Blerim, prolonge Patrice Bernier. Ils se tiennent bien de leur bord à gauche. Ça permet à Nacho de rayonner un peu plus et ça lui permet aussi de ne pas être esseulé. Si les équipes mettent deux ou trois gars sur lui, il sait qu'il y a un autre joueur avec qui il peut faire des combinaisons et jouer. C'est beau à voir. »

« Ils s'entendent bien. Dès le premier jour à l'entraînement, on a vu qu'il y avait une connexion. »

- Patrice Bernier

L'illustration parfaite est survenue à la 62e minute du match face à Orlando.

Trois joueurs ont tenté d'encercler Piatti qui, au lieu de slalomer, a glissé le ballon à Dzemaili, isolé, à 16 m du but. Sa frappe a été détournée en corner par le gardien Joe Bendik, mais elle démontre l'entente et le danger de cette paire pour une défense.

DU REPOS ?

Les deux hommes seront-ils titularisés face au Real Salt Lake ?

L'ampleur de la victoire contre le Fire de Chicago, mercredi, a permis à Mauro Biello de les sortir en milieu de deuxième mi-temps. Mais l'enchaînement de matchs pourrait aussi inciter l'entraîneur-chef montréalais à leur octroyer un peu de repos. Après tout, Dzemaili n'a pas eu de vraies vacances après sa saison en Serie A alors que Piatti, blessé, a joué un rôle intermittent au mois de juillet.

Le même raisonnement s'applique à Samuel Piette, qui a démarré les deux derniers matchs. Son rôle, dans l'ombre à la récupération, est une bonne explication des succès défensifs de l'équipe et de la réussite des autres hommes un cran plus haut.

« On a une très bonne chimie. À la récupération du ballon, Dzemaili va toujours chercher un trou entre les lignes pour se positionner vers l'attaque. Mon rôle est de récupérer et de le chercher », a résumé le milieu québécois.

« C'est un joueur de très grand niveau, c'est toujours facile de le trouver. »

VERS LE CINQUIÈME RANG

Avec une équipe remaniée, compte tenu des aléas du calendrier, l'Impact va tenter de remporter une quatrième victoire consécutive face au Real Salt Lake. En cas de succès, et en fonction du résultat du Crew de Columbus à Orlando, le onze montréalais pourrait se retrouver au cinquième rang dès samedi soir. « On n'en parle pas nécessairement entre nous, mais on en est tous conscients, a reconnu Evan Bush. Nous avons bien fait jusqu'ici dans les trois derniers matchs et le match de [samedi soir] est un autre gros rendez-vous, à domicile, où nous nous sentons de plus en plus à l'aise. »

PROCHAIN MATCH : samedi soir, 19 h 30 contre le Real Salt Lake