L'Impact disputera son troisième et dernier match de la saison contre le Crew de Columbus, samedi (19h30), au MAPFRE Stadium. Le onze montréalais y croisera bien un Kamara, mais pas celui qui lui a joué de vilains tours au cours des derniers mois.

Un Kamara peut en cacher un autre

Moins imposant que Kei Kamara, Ola Kamara, désormais l'attaquant axial du Crew, connaît une bonne parenthèse. Après un triplé contre le Real Salt Lake, le Norvégien - sans lien de parenté avec le Sierra-Leonais - a inscrit un autre but contre l'Union de Philadelphie, le 1er juin. Lorsqu'on regarde la physionomie de ses buts, on constate que le Crew n'a rien changé de son approche avec une grande efficacité sur les centres.

«Par rapport à (Ola Kamara), on n'a rien fait spécifiquement, mais ça revient au système de jeu, selon Wandrille Lefèvre. Ils passent par les ailes avec (Ethan) Finlay et (Justin) Meram qui ont une grande qualité de centres. Ce Kamara est un peu comme son homonyme, il est bon dans la surface, il attire le ballon et il  a le sens du but.»

Higuain ne jouera pas

Depuis la dernière visite montréalaise, Kamara a été échangé au Revolution de la Nouvelle-Angleterre en retour d'une importante somme d'allocation, de deux choix de repêchage et d'une place de joueur international. Federico Higuain, autre protagoniste de la controverse impliquant Kamara, ratera le duel de samedi après avoir été opéré pour soigner une hernie. Jeudi, son absence a été établie entre cinq et sept semaines.

«Le système ne changera pas, a martelé Mauro Biello. Ils jouent toujours avec une certaine animation offensive: pousser vers l'avant, créer des surnombres, mettre beaucoup de centres dans la surface. Il faut être prêt pour arrêter ces aspects là.»

Outre la saga Kamara/Higuain, le dernier déplacement de l'Impact en Ohio s'était soldé par un match nul de 4-4 au terme d'une belle remontée montréalaise. Il semble toujours y avoir de l'action et des rebondissements lorsque les deux équipes se croisent.

«Contre eux, il faut rester le plus compact possible et être patient puisqu'ils sont très bons avec le ballon. On a travaillé sur l'intensité dans le pressing parce que ça nous faisait un peu défaut avant, a jugé Patrice Bernier. Les gars partent un à la fois ou deux à la fois. [...] Il ne faut pas avoir peur du contact parce qu'on est trop gentils entre nous et on le devient un peu avec l'adversaire.»

Des essais en milieu de terrain

Après avoir mis en place un système à deux attaquants lors du match retour du Championnat canadien, Biello pourrait revenir à un 4-2-3-1 contre le Crew. Dans cette organisation, il a multiplié les tests, plaçant notamment Harry Shipp aux côtés d'Eric Alexander, parmi les deux milieux défensifs, et Michael Salazar sur le côté droit.

«J'ai essayé beaucoup de joueurs. On veut voir certaines choses, ce qui marche, ce qui marche pas, a rappelé l'entraîneur montréalais. C'est important que les joueurs soient capables d'avoir différentes responsabilités, à l'image de Salazar que je peux mettre sur un côté, en avant ou derrière Didier. Ça me donne des options.»

Du mieux en défense?

Après le spectaculaire match à Columbus, le 7 mai, l'Impact a encore connu quelques problèmes au chapitre défensif. On se rappelle aussi que le blanchissage obtenu contre le Toronto FC l'a été face à un adversaire diminué qui, en raison du résultat du match aller, n'avait guère besoin d'attaquer. Bref, la défense montréalaise aura un bien plus grand test avec le Crew, auteur de 11 buts lors de ses cinq derniers matchs. Ce chiffre n'inclut pas la victoire de 4-0 obtenue face aux Rowdies de Tampa Bay (NASL) dans le cadre de l'US Open Cup.

«On doit être beaucoup plus difficile à battre, a pointé Lefèvre. Il faut obliger l'adversaire à décocher des frappes de loin plutôt que de nous prendre derrière la défense, sur les ailes et faire des centres qui sont toujours difficiles à gérer.»

Avant la pause de 10 jours, Evan Bush avait déjà bénéficié d'un repos supplémentaire puisqu'Eric Kronberg avait participé aux deux matchs du Championnat canadien. Cette parenthèse sans la moindre échéance lui a été bénéfique à plusieurs niveaux.

«Ça m'a permis de me libérer un peu l'esprit, a convenu Bush. Quand tu joues beaucoup de matchs, tu n'as pas vraiment la possibilité de prendre un peu de recul et d'évaluer certaines choses. Je trouve que c'était important de le faire, j'ai pu récupérer physiquement et mentalement.»