Lindsey Vonn est consciente que la médaille de bronze qu'elle a gagnée, mercredi, est sa dernière lors d'une descente olympique, son épreuve de prédilection. Elle le savait, mais elle n'avait pas encore eu le temps de le réaliser pleinement.

C'est pourquoi les mots «probablement» et «très probablement» se sont glissés dans ses phrases. C'est pourquoi elle en a aussi profité pour se faire prendre en photo avec des douzaines de personnes près de l'aire d'arrivée. C'est également pourquoi elle s'est permis de longues et chaleureuse accolades - avec ses soeurs; ses entraîneurs américains; la médaillée d'argent, la Norvégienne Ragnhild Mowinckel. En fait, avec tous ceux qu'elle pouvait approcher.

«J'aimerais pouvoir continuer. Je souhaite que ce ne soit pas mes derniers Jeux olympiques, mais c'est le cas, a confié Vonn, regardant la neige sous ses pieds et secouant la tête. Alors, j'essaie de l'accepter, de composer avec les émotions et de profiter du moment.»

L'Italienne Sofia Goggia a remporté la médaille d'or de la descente, grâce à un chrono d'une minute 39,22 secondes, soit 0,09 seconde plus rapide que Mowinckel. Vonn, elle, a concédé 0,47 seconde.

«Je suis venue ici... avec un objectif: battre Lindsey», a affirmé Goggia.

Dans le camp canadien, Valérie Grenier a fini 21e et Roni Remme 23e, tandis que Candace Crawford n'a pas complété le tracé.

Depuis des années, Vonn a constitué la référence pour les autres skieuses. Et malgré ce que la compétition a toujours représenté pour Vonn, et tout ce que Vonn a représenté pour son sport, elle sait que c'est effectivement la fin pour elle.

À 33 ans, elle est la skieuse féminine la plus âgée à gagner une médaille dans les épreuves alpines aux Jeux d'hiver. Le record était l'affaire de l'Autrichienne Michaela Dorfmeister, championne de la descente et du super-G peu avant son 33e anniversaire en 2006, lors des Jeux de Turin.

Vonn avait également remporté l'or en descente et le bronze en super-G à Vancouver en 2010.

L'Américaine n'était pas à Sotchi en 2014, se rétablissant plutôt de deux opérations pour des ligaments déchirés au genou droit.

«C'est le prix à payer. C'est pour ça que je ne peux pas continuer à faire de la compétition, a-t-elle ajouté avec un soupir. Je pense que mes blessures m'ont rendu plus forte et je ne serais pas la même aujourd'hui sans ça. Quand tu es jeune, tu skies, tu gagnes et tu n'apprécies pas les choses. Je me suis retrouvée dans les filets de sécurité si souvent. Je connais tellement de médecins par leur prénom que c'en est ridicule.»

Goggia, qui a reçu les conseils de Vonn en prenant le café ensemble au Colorado il y a quelques mois, a déclaré: «Elle est la plus grande. Et elle a eu une formidable carrière - et elle se poursuit toujours parce que ce n'est pas fini.»

Effectivement. Vonn sera de nouveau en compétition jeudi, participant avec sa coéquipière Mikaela Shiffrin au combiné alpin. Et puis elle poursuivra la saison de la Coupe du monde où elle vise le record de 86 victoires du légendaire Ingemar Stenmark.

«Elle a 140 podiums, moi j'en ai 20. Elle a 81 victoires, j'en ai 4, 5 avec celle-ci, a souligné Goggia en riant. Elle est incroyable.»