Même si elle n'a pu se qualifier pour les finales de l'épreuve des sauts en ski acrobatique, jeudi soir, Catrine Lavallée peut dire mission accomplie aux Jeux de PyeongChang.

Lavallée, qui disputait ses premiers Jeux en carrière, a fini 19e parmi les 25 sauteuses inscrites à la compétition. Seules les 12 premières accédaient aux finales, prévues vendredi soir en Corée du Sud. Néanmoins, elle sait maintenant qu'elle a sa place parmi l'élite de son sport.

«Les Jeux olympiques, sérieusement, c'est comme le spectacle de fin d'année à l'école, a d'abord déclaré la pétillante sauteuse. Avant d'arriver ici, je ne savais pas si j'avais le goût de pleurer, de rire ou de vomir... J'étais toute mélangée. Mais c'était 1000 fois mieux [que ce que je pensais], c'était trop cool.

«Je me sentais toute petite, parce que tu sais que tout le monde te regarde, mais en même temps, tu sais que tu as mérité ta place, que tu l'as gagnée. Donc j'ai fait ce que j'avais à faire, et je suis fière de moi. Le syndrome de l'imposteur est parti!», a-t-elle ajouté.

Lavallée a entamé sa compétition en effectuant un double périlleux arrière avec deux vrilles (back full-full) lors de la première manche, mais son atterrissage s'est révélé quelque peu brouillon. Ce saut lui a tout de même permis d'amasser 73,08 points, un score qui l'a reléguée provisoirement au 16e rang parmi les 25 sauteuses inscrites.

«J'étais vraiment stressée dans le premier saut, donc j'ai été un petit peu plus craintive, mais je peux maintenant dire que je suis une olympienne!», s'est-elle exclamée.

Seules les six premières accédaient directement à la finale. Toutes les autres devaient se soumettre à une deuxième manche, dont Lavallée.

La Montréalaise âgée de 22 ans s'est reprise en deuxième manche avec un saut arrière double en position étendue, avec une vrille sur le premier saut (back lay-full), et son atterrissage fut impeccable. Le degré de difficulté de son saut fut toutefois insuffisant pour lui permettre d'accéder aux finales - elle a récolté 71,94 points, donc son premier saut a été retenu.

«Le niveau de difficulté de mes sauts n'était pas tellement élevé aujourd'hui. Il aurait vraiment fallu que je sois impeccable aujourd'hui pour espérer accéder aux finales», a-t-elle expliqué.

Il s'agissait de la dernière épreuve de la Québécoise cette saison, puisque le calendrier de la Coupe du monde s'est conclu à Lake Placid, aux États-Unis, les 19 et 20 janvier.

Son meilleur résultat cette saison sur le circuit de la Coupe du monde fut donc une septième place à Moscou, le 6 janvier. Elle avait également terminé septième aux derniers Mondiaux à Sierra Nevada, en Espagne.

Dans l'espoir d'atteindre la finale, la championne canadienne conservait dans son sac un nouveau saut, un double périlleux arrière avec trois vrilles (full-double-full).

«Je l'ai fait [en camp d'entraînement] au Japon, juste avant d'arriver ici, et ç'avait bien été, a-t-elle évoqué. Mais c'était mieux ici d'y aller avec des sauts plus sûrs, plutôt que de tout risquer en qualifications.»

Lavallée a assuré avoir retenu une leçon de sa première expérience olympique, et elle a promis qu'elle reviendra en force dans quatre ans, aux Jeux de Pékin.

«J'ai appris qu'il fallait que je prenne le temps de respirer avant de m'exécuter, a-t-elle dit. En ce moment, on dirait que ç'a été beaucoup trop vite. Je voudrais tout recommencer, si c'était possible. [...] Les prochains Jeux seront bien différents.»

Les finales féminines de sauts se dérouleront vendredi soir au Parc à neige Phoenix.