Voilà. Je viens encore de mordre à l'hameçon, de tomber dans le piège avant même que la saison ne commence. Je m'étais promis d'ignorer Don Cherry, de passer outre toutes ses bêtises dites et redites, tout en sachant au fond que je ne m'y résoudrais pas, ne serait-ce que pour être en mesure de dénoncer certains propos que d'autres jugent «drôles».

La semaine dernière, Cherry, Mike Milbury, Pierre McGuire et Ed Olczyk ont participé à une conférence téléphonique pour faire part de leurs attentes quant à la nouvelle saison. À un certain moment, Cherry a affirmé qu'il souhaitait une expansion de la LNH en Europe. Je croyais qu'un Cherry nouveau était né.

 

«Je le souhaite, parce que les Européens resteraient chez eux, ce qui me conviendrait parfaitement. De toute façon, les marchés là-bas sont trop petits pour accueillir une équipe.» Ah, bon. Prague ou Hamilton? Stockholm ou Mississauga? Berlin ou Winnipeg? Choix faciles.

Cherry, qui n'a pas changé, affirme avoir renouvelé sa garde-robe. Avec collets de chemises aussi larges sans doute, mais la même étroitesse d'esprit en haut des épaules.

Pierre McGuire a quant à lui commenté le dossier Alexander Radulov: «Je suis content qu'il ait quitté et se plaise en Russie. Qu'il y reste. S'il a changé d'idée, c'est trop tard. T'as fait ton lit, couches-y.» Dirait-il la même chose d'un joueur-vedette nord-américain?

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Dans une entrevue au Globe and Mail, Sean Avery n'y «est pas allé avec le dos de la main morte» (un emprunt à Jean Perron ici) à l'égard de Cherry qui l'a déjà traité de con («jerk»): «Je sais qu'il est une icône au Canada, mais ce gars-là ne connaît rien au hockey, il dit n'importe quoi et il est incapable de prononcer les noms correctement. On l'a assez vu. Je l'ai longtemps défendu auprès des joueurs européens qui le détestent, mais plus maintenant. Les Européens ne sont peut-être pas les plus robustes, mais on y trouve de très grands talents qui contribuent à la qualité du jeu.» Bien dit.

L'Impact mal servi

Sans connaître le résultat du match d'hier, l'Impact traverse l'une des belles périodes de son histoire avec ses performances dans la USL et dans la Ligue des champions. Dommage qu'il soit mal servi par la télévision. Avec les impératifs de sa programmation, on peut comprendre que la SRC ne chambarde sa grille-horaire et que les matches soient plutôt diffusés sur le web, chose impensable encore récemment. Il y a ici démonstration que la télé généraliste, à plus forte raison la télé publique, ne peut servir une propriété sportive aussi efficacement qu'une chaîne spécialisée. D'où la nécessité, si la SRC souhaite redevenir un acteur de premier plan dans la chasse aux propriétés sportives professionnelles, de s'associer à une chaîne numérique, ou mieux encore, d'en créer une. Comme CBC à Toronto.