Les basketteuses américaines ont profité du gouffre physique les séparant des Françaises pour remporter leur cinquième titre consécutif aux Jeux olympiques, un record, avec une victoire absolument indiscutable (86-50), samedi à Londres.

De match, il n'y a vraiment eu que pendant 15 minutes, le temps pour les Américaines de trouver leurs marques. La différence de niveau est ensuite devenue très vite palpable, sans que cela enlève quoi que ce soit au remarquable parcours des Françaises.

Celles-ci peuvent repartir ravies avec cette première médaille olympique de leur histoire. Elles ont vécu un conte de fées dont elles n'auraient jamais osé rêver, même si elles sont loin de sortir de nulle part.

Les Françaises ont en effet été sacrées deux fois championnes d'Europe, en 2001 et 2009. En phase de poule, elles ont battu (74-70 a.p.) l'Australie, vice-championne olympique en 2000, 2004 et 2008, puis en demi-finale la Russie (81-64), championne d'Europe en titre.

Mais les États-Unis sont d'un autre calibre. Rien de moins que la meilleure équipe de tous les temps. Les Américaines ont ainsi aligné samedi leur 41e succès de suite aux JO, leur dernière défaite remontant aux demi-finales des Jeux de Barcelone en 1992.

Depuis le début du siècle, la Dream Team au féminin n'a perdu qu'un match en compétition officielle, face à la Russie en demi-finale du Mondial-2006.

Encore plus que leurs collègues masculins, les Américaines ont survolé la compétition, écrasant leurs sept adversaires par un écart moyen de 34,15 points avant la finale, seule l'Australie ayant à peu près résisté en demi-finale (86-73).

Pression défensive

La France, première équipe européenne à participer à une finale olympique depuis 1992, pourra donc se dire qu'elle n'a pas été plus ridicule que les autres nations.

Sous les yeux de la vedette de la NBA Kobe Bryant, les Américaines ont un peu tardé à entrer dans leur match. Un brin hésitantes, pas très adroites, elles ont permis aux Françaises, portées par leur intérieure vedette Sandrine Gruda, de leur tenir tête pendant tout le premier quart-temps (20-15).

Mais les coéquipières de Diana Taurasi, la meilleure joueuse du monde, ont très vite passé la surmultipliée. Comme souvent, c'est leur pression défensive qui leur a permis de commencer à user leurs adversaires.

Malgré l'expérience et le talent de leurs deux meneuses, Céline Dumerc et Edwige Lawson-Wade, les Françaises ont cumulé les pertes de balle. Les Américaines ont également fait peser leurs centimètres et leurs kilos à l'intérieur.

Candice Parker (21 points) s'est appliquée à capter tous les rebonds (11 au total) passant à proximité de ses bras tentaculaires et l'écart à la pause était déjà significatif (37-25).

Les Américaines n'ont pas relâché leur étreinte dans le troisième quart-temps. Les Françaises ont essayé de faire front, mais avec une équipe manquant d'homogénéité par rapport aux rotations sans fin des États-Unis, elles ont fini par exploser.

Devant une salle évidemment éteinte par ce scénario attendu, les dernières minutes ont paru bien longues aux Françaises. Professionnelles jusqu'au bout des ongles, les Américaines ont, elles, essayé d'assurer le spectacle jusqu'à la dernière seconde.