Bienvenue dans l'univers du basketball olympique, un show fort en décibels, avec animateur de foule, concours idiots à l'écran géant et spectacle de la mi-temps où de jeunes danseuses souples et athlétiques se déhanchent sur le plancher.

On est peut-être loin de l'ambiance souhaitée par un puriste du sport, mais les gens s'amusent du début à la fin. Encore plus lorsque les joueuses de la Grande-Bretagne sont en action, comme c'était le cas, hier soir, dans ce magnifique amphithéâtre de 12 000 sièges, où les spectateurs sont collés sur l'action.

Il s'en est fallu de peu pour que les Britanniques, uniquement qualifiées parce que leur pays est l'hôte des Jeux, réussissent un coup énorme et battent... les Canadiennes!

Les joueuses à la feuille d'érable, classées 11e au monde, ont attendu les quatre dernières minutes de jeu pour se détacher de leurs rivales et remporter une victoire de 73-65.

Après une défaite contre les Russes en ouverture de tournoi samedi, un deuxième échec aurait rudement compliqué la tâche des Canadiennes. Leur objectif initial est de se qualifier pour les quarts de finale.

«À partir de là, on veut surprendre le monde!»  a expliqué Lizanne Murphy, une Montréalaise de 28 ans, après la rencontre.

Mais pour relever cet audacieux défi, il faut d'abord tenir son ticket pour la deuxième ronde, qui sera à élimination directe. Les 12 équipes en lice sont divisées en deux groupes de six. Les quatre premières de chaque groupe obtiendront leur laissez-passer.

«Notre équipe compose le plus grand secret au monde ! a ajouté Murphy. Personne ne sait que nous sommes bonnes, mais on a beaucoup de confiance. On forme une vraie famille.»

Même si les Britanniques ne comptent pas parmi les favorites du tournoi, les Canadiennes ont montré du cran. La foule n'était pas hostile, loin de là, mais encouragait follement ses favorites.

Cette énergie a transporté les joueuses de la Grande-Bretagne jusqu'au sprint final, lorsqu'elles ont été incapables de résister à la poussée des Canadiennes.

«Rien n'est plus stimulant que de jouer dans un aréna plein à craquer, où la foule encourage l'autre équipe, a ajouté Murphy. Mais on entendait aussi les cris des partisans canadiens, qui nous ont beaucoup encouragées.»

Pendant une pause, l'animateur de foule a demandé au public: «Qui prend pour le Canada?» On a entendu une poignée d'applaudissements. Puis: «Qui prend pour la Grande-Bretagne ?» Évidemment, il fallait se boucher les oreilles pour ne pas avoir mal aux tympans.

«On savait que ce serait un match super physique, a ajouté Murphy. Notre entraîneure a demandé un temps d'arrêt au bon moment et l'équipe s'est regroupée.»

Lizanne Murphy joue un rôle essentiel au sein de l'équipe canadienne. «Je suis quelqu'un qui sort du banc et doit donner une étincelle à l'équipe. C'est ça ma description de tâche! On est quelques unes comme ça dans l'équipe.«

Murphy est une joueuse appréciée de son entraîneure Allison MacNeill, qui l'a recrutée il y a cinq ans lors d'une tournée d'observation à Montréal. «J'ai tout de suite vu son leadership sur le terrain. Elle occupe une grande place dans l'équipe.»

Lizanne Murphy mène une carrière professionnelle en Europe. Elle a joué en Finlande, en Pologne, en Lituanie, en Slovaquie et en France, où elle retourne à l'automne. Elle a signé un contrat avec l'équipe d'Aix-en-Provence.

Mais d'ici là, elle espère monter sur le podium. «Le Canada n'a pas participé au tournoi olympique depuis 12 ans. Alors, on veut aller le plus loin possible».