Les patrons de la Ligue nationale de hockey ont mis beaucoup de pression sur le syndicat des joueurs avec leur offre de mardi. C'est maintenant au tour des joueurs de répliquer.

Plusieurs patineurs de la LNH sont attendus cet après-midi à Toronto, afin de participer à une rencontre importante en compagnie des représentants du circuit. À l'ordre du jour: une autre ronde de discussions... et possiblement aussi une contre-proposition de l'Association des joueurs.

À n'en point douter, les prochains jours vont être déterminants pour le futur immédiat de la ligue. La dernière offre des propriétaires, déposée mardi, a provoqué un élan d'optimisme chez les partisans.

Chez les joueurs? Disons que cette proposition n'a poussé personne à ouvrir des caisses de champagne en guise de célébration.

«Il faut savoir ce que représente cette proposition-là exactement, explique l'attaquant Mathieu Darche, qui sera présent aujourd'hui à Toronto. Est-ce que cette offre des propriétaires est une invitation à négocier? Ou bien est-ce qu'il s'agit d'une offre qui est à prendre ou à laisser? Parce que si c'est ça, on va se retrouver au même point.»

Les joueurs se préparent à soumettre une contre-proposition à Gary Bettman et à ses partenaires. C'est leur réaction qui va influencer la suite des choses, selon Mathieu Darche.

«S'ils nous ont fait cette offre afin de poursuivre les négociations, alors là, je suis relativement optimiste pour le reste, a-t-il ajouté. L'offre de mardi, c'est leur moins pire depuis le début.»

La ligue souhaite amorcer le 2 novembre son calendrier de 82 matchs, mais chez les joueurs, la position n'a pas trop changé; l'idée de partager 50% des revenus liés au hockey, comme le proposent les proprios, ne les enchante guère, eux qui recevaient 57% sous la dernière convention collective. Les joueurs aimeraient aussi une définition plus claire du concept des revenus liés au hockey.

Un modèle d'affaires différent des autres

«À première vue, les gens voient que le partage des revenus est rendu à 50-50, et ils trouvent que c'est juste, explique Jason Pominville, capitaine des Sabres de Buffalo. Dans un autre milieu que le nôtre, n'importe lequel, tout le monde serait content du 50-50. Mais notre milieu est un modèle d'affaires différent des autres. Il faut analyser tous les petits détails de très près. Le fonds de pension, la situation des joueurs autonomes, les premiers contrats... il faut que ce soit donnant donnant.

«Il y a beaucoup de petits détails comme ça qui font en sorte que les joueurs ne sont peut-être pas d'accord avec ce que la ligue propose pour le moment», analyse Pominville.

Sans oublier ceci: les joueurs n'ont pas particulièrement apprécié la soudaine transparence de la LNH, qui a choisi de publier sur son site les détails de l'offre en question hier matin. «Les dirigeants de la ligue se sont mis pas mal de monde à dos depuis le début du lock-out, et en faisant ça, ils essaient de changer la perception des gens et de virer ça contre nous», estime Pominville.

Mathieu Darche n'a pas été impressionné lui non plus par cette stratégie. «Ils essaient de dire aux gens que si on refuse leur offre, c'est nous les méchants», fait-il remarquer.

Selon Darche, ce sont les joueurs qui ont fait les concessions depuis le début de ces nombreuses discussions entre les deux parties.

«Leur offre, sur six ans, c'est environ 1,3 milliard de moins en salaire pour les joueurs, estime-t-il. Est-ce qu'ils sont arrivés avec ça juste pour faire une opération de relations publiques? Si c'est ça, on ne sera pas plus avancé.»

Pominville, qui a refusé des offres de Suisse et d'Allemagne, parce qu'il croit toujours à la possibilité d'un règlement, juge que les deux clans peuvent s'entendre au cours des prochains jours.

«Toute offre est une bonne chose et, au moins, il y a des discussions, a-t-il expliqué. Tant qu'il y a des rencontres, c'est bon signe. Mais il ne faut pas s'emballer trop vite et croire qu'on va dire oui juste parce que la ligue nous propose quelque chose.»

La suite aujourd'hui, à Toronto.

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