Maxime Talbot et Bruno Gervais sont à la tête d'un projet visant à mettre sur pied une petite ligue au Québec qui permettra aux joueurs de la LNH en lock-out de maintenir la forme.

«Les gars regardent présentement leurs options et plusieurs s'en vont en Europe, explique Gervais. Si l'on veut que ça prenne forme, on veut s'assurer qu'il y aura suffisamment de joueurs.»

Près d'une quarantaine de joueurs dont Sidney Crosby ont été approchés mais peu de réponses officielles ont été obtenues jusqu'ici. Patrice Bergeron, David Perron et Daniel Brière, dont les noms ont été avancés lundi soir par un journaliste de St-Louis, ne sont pas encore certains de prendre part à l'aventure.

Mais si les réponses s'avèrent suffisamment nombreuses, jusqu'à trois équipes pourraient être mises sur pied. Mais l'objectif est d'en créer à tout le moins deux et de les promouvoir en s'inspirant de la vieille rivalité Montréal-Québec.

«On va d'abord trouver les joueurs. On ne veut pas se ramasser à être six joueurs sur la glace qui doivent jongler et faire descendre un lion pour donner un show!» lance le défenseur des Flyers de Philadelphie.

Il s'agira d'un hockey à cinq contre cinq basé sur la vitesse et les habiletés et où il n'y aura pas de mises en échec. Il sera important, aux yeux des deux initiateurs du projet, que l'intensité soit au rendez-vous lors des matchs. Ils veulent que le produit soit plus compétitif que ne l'avait été la caravane McDonald's mise sur pied par Joël Bouchard en 2004. Car plus que jamais, les joueurs semblent soucieux de garder la forme durant le lock-out.

Marc-André Fleury est tenté par l'aventure si cela demeure une alternative à court terme. Mais si le conflit se prolonge, il craint que son synchronisme n'en souffre.

«Je commence un peu à envisager l'Europe parce que je préférerais être prêt dès que la saison commencerait plutôt que prendre un mois pour retrouver la forme», a indiqué le gardien des Penguins de Pittsburgh.

Gorges veut être là

L'objectif est a priori de rassembler un maximum de joueurs québécois et de joueurs du Tricolore afin de mousser l'intérêt.

«Il y a plusieurs Québécois qui vont rester ici durant le conflit et pour eux, ce sera une option attrayante», a observé Talbot.

«C'est sûr que pour des joueurs établis, c'est une bonne pause qui permet de rester proche d'ici mais, en ce qui me concerne, je n'ai pas encore décidé», a confié David Desharnais, qui explore présentement ses options en Europe.

«Mais si je reste ici, ce sera pas mal la meilleure option.»

Toujours chez le Canadien, Josh Gorges a indiqué qu'il souhaitait se joindre à l'aventure et qu'il s'attendait à ce que plusieurs coéquipiers patinant à Brossard soient de la partie. Son ancien partenaire à la ligne bleue Roman Hamrlik entend être du nombre.

Des groupes de joueurs rassemblés au Minnesota, au Connecticut et à Toronto discutent présentement d'initiatives semblables et divers scénarios sont ouverts. Chose certaine, Talbot et Gervais pourraient regarder du côté d'Ottawa pour bonifier leur banque de joueurs.

«Nous serions assurément intéressés, a indiqué au Droit le défenseur des Sénateurs Chris Phillips. Ça nous donnerait la chance de continuer à jouer tout en récoltant des fonds. Je pense que c'est une excellente idée.»

Un premier match le 27 septembre

Si le projet prend son envol - un premier match est déjà prévu le 27 septembre - les organisateurs prévoient sillonner les arénas du Québec et partager les recettes entre des associations de hockey mineur locales et des oeuvres caritatives qui resteraient associées au projet pour toute sa durée.

«Il y a beaucoup de technicités sur lesquelles on travaille dont les assurances, la disponibilité des arénas et le nombre de joueurs sur lequel on pourra compter», a cependant indiqué Gervais.

Un défi consistera à mobiliser suffisamment de défenseurs. Il y a peu d'arrières québécois dans la LNH qui bénéficient d'un contrat à sens unique et, parmi eux, Stéphane Robidas et Marc-André Bergeron risquent de décliner l'invitation pour des raisons familiales. Quant à Jason Demers, il s'est déniché un contrat en Finlande.

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Photo: Bernard Brault, La Presse

Josh Gorges