Perdre contre les Red Wings de Detroit: on veut bien. Mais perdre contre les Maple Leafs de Toronto, en offrant un effort pitoyable en première période c'est moins acceptable. Beaucoup moins!

C'est pourtant ce que le Canadien a fait ce soir, à Toronto, où il s'est incliné 3-1 devant les misérables Maple Leafs. Après avoir servi de remontant aux Red Wings qui ont profité de la visite du Canadien pour stopper leur séquence de trois revers consécutifs, le Canadien a donc remonté le moral des Leafs et de leurs partisans qui avaient été témoins de deux affreux revers consécutifs de leurs favoris plus tôt cette semaine. Pis encore, le Tricolore gaspille les deux points qu'il se devait de ramener à Montréal pour faire contrepoids au revers de vendredi à Detroit. Il rentre toutefois les mains vides.

Début de match lamentable

Pour la première fois de l'histoire de la télévision, la rencontre Toronto-Montréal était présentée en trois dimensions par la CBC hier soir. Belle affaire! Il aurait été préférable de diffuser le match en noir et blanc pour rendre justice à la piètre performance du tricolore au cours du premier tiers.

Du jeu mou, des passes ratées, des dégagements refusés, des batailles perdues en cascade et des revirements coûteux ont permis aux Maple Leafs de s'offrir une avance de deux buts tôt dans la rencontre.

Ce début de match tranchait avec la troisième période du tonnerre disputée par le tricolore à Detroit. Une période au cours de laquelle il a tiré 19 fois et s'est rapproché à un but avant que les Wings ne scellent l'issue de la rencontre dans un filet désert.

En première samedi, le Canadien s'est contenté de quatre tirs. Pis encore, Michael Cammalleri a touché la cible pour la première fois à la 11e minute de jeu alors que Toronto était déjà en avant 2-0.

Comment expliquer que le Canadien ait ainsi perdu ses jambes, son énergie, son désir de vaincre entre Detroit et Toronto?

«C'est une bonne question. Mais il faudrait la poser aux joueurs», a lancé un Jacques Martin en rogne après la rencontre.

On a bien sûr posé la question aux joueurs. L'ennui, c'est qu'ils n'avaient pas d'explication à offrir.

«J'aimerais vous offrir une raison, un motif, voire une excuse. Mais il n'y en a pas. Pas du tout. Nous sommes sortis à plat. Nous n'avions rien à offrir. C'est inexplicable et surtout inexcusable. Toronto en a profité pour prendre les devants 2-0. Ils auraient pu en ajouter un troisième tant nous étions sur les talons», a plaidé Jeff Halpern après la rencontre.

Auld en relève

Profitant d'une séquence de deux matchs en deux soirs, Jacques Martin a donné congé à Carey Price samedi. C'est Alex Auld qui a donc affronté les Leafs. Sans être mauvais, Auld n'a pu racheter le début de match lamentable de ses coéquipiers.

Phil Kessel a inscrit le premier but de la rencontre en sautant une sur une rondelle que le gardien du Canadien avait perdue de vue. Moins de trois minutes plus tard, il s'est fait surprendre par un tir de Tomas Kaberle.

Blanchi lors des deux premiers matchs de la saison entre les deux équipes, Kaberle a ajouté un but et une passe à sa récolte impressionnante aux dépens du Canadien. Le vétéran défenseur tchèque revendique 14 buts et 49 points en 62 matchs en carrière contre le Tricolore.

Michael Cammalleri a finalement déjoué Jean-Sébastien Giguère en troisième période. Ce fut l'un des rares moments de joie du Tricolore. Si, pour un deuxième soir de suite, le Canadien a menacé en fin de rencontre. Il a toutefois été victime d'un but dans un filet désert qui a scellé l'issue du match. Kris Versteeg après que Fredrik Sjostrom eut bloqué un tir de la pointe a récupéré la rondelle en zone neutre pour confirmer la 11e victoire des Leafs, la 10e défaite en temps réglementaire du Canadien.

Rentré à Montréal après la rencontre, le Canadien devrait être en congé dimanche. Il jouera ses prochains matchs mercredi et jeudi, contre Boston et Philadelphie, au Centre Bell, avant de quitter pour le Colorado, Dallas et la Caroline avant la pause de Noël.