On se demandait qui écoperait après le retour au jeu de Michael Cammalleri et Marc-André Bergeron. On a maintenant la réponse: plusieurs joueurs, mais personne en particulier.

Jacques Martin a avisé ses troupes qu'il comptait faire une rotation au sein du quatrième trio d'ici la fin du calendrier. Profitant enfin d'une équipe en pleine santé, il compte créer une saine compétition parmi ses attaquants et garder tout son monde sur le qui-vive.

«La compétition à l'interne a du bon car ceux qui sont dans l'alignement savent que s'ils connaissent un mauvais match, les choses pourraient changer», a noté Mathieu Darche, qui a été retranché face aux Panthers de la Floride. Martin déterminera entre autres en fonction des adversaires s'il fait appel à des joueurs plus rapides ou de plus gros gabarit. De la manière dont les choses se dessinent, Maxim Lapierre et Glen Metropolit risquent de se disputer le poste de quatrième centre tandis que Darche et Tom Pyatt convoiteront un poste à l'aile.

Après deux matchs de ce nouveau régime, Pyatt est le seul à ne pas avoir écopé. «L'entraîneur apprécie ma façon de jouer en ce moment, a convenu le polyvalent attaquant. Je pense que j'ai surtout bien répondu dans les missions défensives et lors des infériorités numériques.»

Saine compétition ou animosité?

Glen Metropolit était aux côtés de Darche sur la galerie de presse, jeudi. Malgré la surprise d'avoir été laissé de côté, il prêche avant tout le succès de l'équipe. «C'est sûr que j'étais contrarié et que je voudrais jouer à tous les matchs, a-t-il confié. Mais Lapierre m'a remplacé et il a bien fait. L'important c'est que l'équipe gagne.» N'y a-t-il pas des situations où cette compétition à l'interne peut créer de l'animosité? «Ça dépend des individus impliqués, répond Darche. Lorsque j'ai gagné la Coupe Calder à Milwaukee, il y a quelques années, de bons joueurs étaient laissés de côté et tout le monde gardait une bonne attitude. «Si des gars commencent à bouder, c'est là qu'il peut y avoir des problèmes. Or, ça ne donne rien d'agir au détriment de l'équipe. Ça va t'aider encore moins à revenir dans la formation!» Selon le Québécois de 33 ans, c'est normal d'être déçu. «D'une certaine façon, le jour où tu cesses d'être déçu, tu n'as plus d'affaire là.»

Bergeron est plus à l'abri

À ce jeu de chaise musicale, Marc-André Bergeron semble plus à l'abri que les autres. «On va y aller au jour le jour dans nos décisions, a pris soin de préciser Jacques Martin. Sauf que la contribution de Marc-André est vraiment importante. «Certaines équipes ont un homme fort sur leur quatrième trio. Nous, nous avons un spécialiste de l'avantage numérique. De plus, si un défenseur ne joue pas adéquatement un soir donné, on a la flexibilité d'envoyer Marc-André en défense.» Il reste Ben Maxwell qui, en raison d'un règlement limitant le nombre de rappels après le 3 mars, est coincé à Montréal à titre de police d'assurance. Martin n'a pas exclu de lui faire disputer un match prochainement.

Plekanec: «Je me sens couci-couça»

Vendredi, pour une rare fois, Maxwell a quand même pu s'entraîner sur un trio régulier puisque Michael Cammalleri et Tomas Plekanec ont obtenu congé afin de subir des traitements. Ce dernier est toujours ennuyé par un malaise à la hanche. «Je me sens couci-couça», nous a d'ailleurs confié Plekanec au terme du match face aux Panthers. «Je suis à l'aise de dire que je ne suis pas à 100% car on joue tellement de matchs en peu de temps, a-t-il ajouté. Mon corps est fatigué et je n'ai même pas pu me reposer durant les Jeux...» Plekanec ne veut pas se servir de cela comme excuse, sachant que plusieurs coéquipiers jouent en dépit de bobos. Mais on peut facilement imaginer qu'il devra négocier avec cette blessure jusqu'à la fin de la saison.