Josh Gorges aurait sûrement préféré que son travail dans l'ombre soit reconnu dans le cadre d'une saison plus positive, mais il reste que c'est lui qui a été plébiscité par les médias montréalais pour le trophée Jacques-Beauchamp, remis annuellement «au joueur ayant eu un rôle déterminant dans les succès de l'équipe durant la saison régulière, sans toutefois en retirer d'honneur particulier».

Avec 140 points au scrutin, le défenseur de 27 ans a devancé David Desharnais (102 points) et Alexei Emelin (44 points).

«Je suis chanceux de mériter cet honneur d'autant plus qu'il y avait plusieurs candidats méritants cette année, a indiqué Gorges, qui avait également mis la main sur le trophée Jacques-Beauchamp à l'issue de la saison 2009-10.

«Je pense entre autres à David, qui n'avait pas de statut en arrivant ici et qui a été une partie importante de cette équipe. Il le méritait au moins autant que moi.»

Desharnais lui a renvoyé la politesse en soulignant son apport en matière de tirs bloqués, d'efficacité en zone défensive et d'ardeur au travail.

Il est vrai que Gorges n'a pas manqué de boulot cette saison. Il serait le premier à reconnaître qu'il ne s'attendait pas à se retrouver au sein du premier duo en défense. Mais les statistiques parlent d'elles-mêmes: il a dominé le Canadien pour le temps de jeu à forces égales et vient au deuxième rang de toute la ligue pour l'utilisation totale en désavantage numérique.

«Il contribue à l'équipe et il affiche aussi du leadership dans le vestiaire, a rappelé Mathieu Darche. Il n'a pas peur de se lever et de prendre la parole quand ça ne va pas bien. Non seulement il le mérite amplement, mais je n'aurais pas vu un autre joueur l'avoir avant lui.»

Gorges domine la Ligue nationale avec 243 tirs bloqués, loin devant Brett Clark du Lightning de Tampa Bay (190). Il s'agit du troisième plus haut total de tirs bloqués enregistré par la LNH depuis qu'elle compile cette statistique.

Anton Volchenkov détient le record avec 273 lancers bloqués (en 2006-07), suivi de près par Zbynek Michalek avec 271 (2008-09).

«C'est un art de bloquer des lancers, c'est un talent et ça prend de l'humilité pour le faire, a soutenu Darche. Josh s'applique à toujours rester de côté et à exposer les plus grosses parties de son corps aux lancers adverses.

«C'est sûr qu'il doit avoir beaucoup de bleus, mais son synchronisme pour bloquer les tirs est tellement bon que ça explique en partie pourquoi notre unité d'infériorité numérique a connu autant de succès cette saison.»