Daniel Alfredsson a beau vieillir, il est encore capable de faire la différence. Le capitaine des Sénateurs d'Ottawa a déjoué Carey Price entre les jambières, en tirs de barrage, pour infliger au Canadien une défaite de 3-2.

C'était la sixième fois en sept rencontres cette saison que le Tricolore s'inclinait en fusillade.

«On a vraiment de la misère en tirs de barrage, a dit Price en se tournant la langue sept fois. Ça fait plusieurs points qu'on échappe de cette façon.»

Price a cédé devant Alfredsson, mais tous les joueurs de l'équipe n'ont marqué qu'un grand total de quatre buts cette saison en fusillade. Dur d'engranger les points dans ce temps-là !

Le Tricolore s'est quand même battu avec acharnement. Même qu'il a dominé les Sénateurs lors des 40 premières minutes pour maintenir le pointage à 0-0. Quant au but égalisateur de Max Pacioretty, avec seulement 38,9 secondes à faire au match, il symbolise bien l'effort collectif.

«Ce but en dit long sur le caractère de notre équipe», a indiqué Randy Cunneyworth.

«Nous allons bâtir sur tout ce que nous trouverons, a poursuivi Cunneyworth. Ce soir, nous avons envoyé plusieurs rondelles au filet. Le gardien Craig Anderson a été testé à plusieurs reprises et il a dû répondre avec quelques arrêts spectaculaires lorsqu'on lui soufflait dans le cou.»

Plan de match à l'eau

Les amateurs de football qui étaient présents au Centre Bell devaient penser, dans les 40 premières minutes du match, qu'ils auraient mieux fait de rester à la maison et de regarder les Saints et les 49ers à la télé!

Mais le Tricolore, lui, était satisfait de l'allure des événements. Il avait les Sénateurs là où il les voulait, les ayant limités à 13 lancers jusque-là.

Or, dès le moment où Tomas Plekanec a profité de sa seconde échappée de la soirée - en infériorité numérique - pour lancer les siens en avant, tout s'est déréglé.

«Après qu'on ait pris l'avance, on s'est mis à jouer du hockey d'antan à l'extérieur, a imagé David Desharnais. On n'était plus du tout dans notre plan de match.

«On ne mènera pas tout le temps, mais on doit être capable de protéger une avance d'un but.»

Ça n'a pas encore été le cas samedi puisque Kyle Turris et Jason Spezza ont donné les devants aux visiteurs.

Les nombreuses punitions mal avisées du Canadien ont fini par le rattraper quand Plekanec a été puni durant quatre minutes pour un bâton élevé. Le match, qui avait été une histoire de supériorités numériques neutralisées, a dès lors pris une nouvelle tangente sur la lame du bâton de Spezza.

Gomez et l'avantage numérique

À son premier match depuis le 23 novembre, Scott Gomez a été employé à la gauche de Plekanec et l'entraîneur s'est dit généralement satisfait de sa soirée.

«Il a été plutôt créatif, a commenté Cunneyworth. Il a fait quelques jeux est-ouest où ses passes ont été interceptées, mais dans l'ensemble, il a gardé son jeu simple.»

Gomez a été l'attaquant le plus utilisé des siens en avantage numérique (5:02), sauf que l'unité a été blanchie en cinq occasions.

«Les Sénateurs ont excellé en désavantage numérique, a fait valoir Plekanec. Ils ont exercé un genre de pression qu'on n'avait pas vu souvent cette année.»

Le Tricolore aurait certes pu tabler sur un but de P.K. Subban en première période pour se donner du rythme, mais l'arbitre a jugé qu'Andrei Kostitsyn avait obstrué le travail du gardien. Cunneyworth a poliment remis en doute cette décision, qui a pesé lourd dans le contexte d'un match qui était 0-0 après deux périodes.

À deux points de la cave

Il s'agit pour les Sénateurs d'une quatrième victoire consécutive et d'une huitième en neuf matchs. Ils sont une fusée en pleine ascension.

Le Canadien, lui, est un bateau qui continue de couler un peu plus chaque jour. Il n'est plus qu'à deux points du dernier rang au classement de l'Est. Le point gagné à l'arraché samedi sera le bienvenu, mais ne signifiera plus grand-chose au début de la rencontre de dimanche face aux Rangers de New York.

Cunneyworth a désigné Peter Budaj pour affronter les Blue Shirts.