Parfois, les changements d'entraîneur apportent une nouvelle dose d'énergie à un club. Parfois, les changements d'entraîneur transforment les défaites en victoires. Pour le Canadien, ce n'est pas exactement comme ça que ça se passe...

Depuis la fin du régime Jacques Martin chez le Canadien, l'équipe a une fiche de 0 victoire en 4 sorties, mais c'est une autre statistique, plus décevante encore, qui laisse croire que rien n'a changé. Avec Randy Cunneyworth à la barre, le Canadien a perdu ces quatre rencontres par un score combiné de 17 à 6!

De toute évidence, les problèmes qui minaient ce club sous Martin n'ont pas disparu depuis l'arrivée d'un nouvel entraîneur.

«Avec un nouveau système, ça prend du temps, a expliqué le défenseur Hal Gill après l'entraînement, hier midi à Brossard. Il y a raison de croire que les choses vont se replacer. Nous sommes revenus du congé de Noël avec une énergie nouvelle, je crois. Nous allons tout donner.»

Reste à voir si cette énergie nouvelle va mener à une victoire, ce soir à Ottawa contre les étonnants Sénateurs. Pour le moment du moins, on pourrait croire que ce Canadien mou et décevant ressemble à s'y méprendre au Canadien de Jacques Martin. Nouvel entraîneur et mêmes résultats, en quelque sorte.

»Un peu trop à l'aise»

Mais Hal Gill n'est pas prêt à dire que ce changement d'entraîneur ne va rien donner au bout du compte.

«Je ne crois pas que les joueurs ont abandonné Jacques Martin, mais je crois que nous étions un peu trop à l'aise. Nous le sommes encore. Il faut apprendre à se dépasser, à fournir un meilleur effort que ça.»

L'attaquant Mike Cammalleri, qui fait certes parti de ceux qui peuvent en donner un peu plus - aucun but à ses 10 derniers matchs -, estime qu'un changement d'entraîneur n'entraîne pas de meilleurs résultats comme par magie.

«Je me souviens, Bruce Boudreau m'a déjà fait remarquer qu'un club de hockey, ce n'est pas comme un robinet; tu ne peux pas faire un geste et penser que ça va se mettre à couler tout seul par la suite... La différence dans cette ligue, c'est souvent une question de détails. Les équipes gagnantes s'arrangent pour prendre soin de tous les petits détails. Croyez-moi, on ne joue pas à notre mieux présentement.»

Des changements?

Hier à Brossard, Randy Cunneyworth a tenté quelques petites expériences. Reste à voir s'il va tenter de surprendre ce soir aussi contre les Sénateurs.

Ainsi, Max Pacioretty, Erik Cole et David Desharnais, qui sont habitués à patiner ensemble, ont été séparés. On a plutôt vu Desharnais patiner avec Mike Cammalleri et Louis Leblanc, on a vu aussi Lars Eller s'élancer aux côtés de messieurs Cole et Pacioretty.

Dur à savoir si c'est exactement ce que Cunneyworth a en tête pour le match de ce soir à Ottawa, mais ce qui semble sûr, c'est que le coach veut brasser un peu les cartes afin de trouver la combinaison gagnante au plus vite.

«Quand on est dans une telle situation, il faut effectuer des changements, a-t-il laissé entendre. Il faut essayer des trucs. Ce qu'on recherche, c'est un peu plus d'énergie de la part de nos joueurs. On a essayé des nouveaux trios aujourd'hui, mais il n'y a rien de certain encore.»

Peu importe les changements, Pacioretty estime que le Canadien est devenu un club fragile.

«Nous n'avons pas confiance en nous, a-t-il indiqué. J'ai encore des cauchemars en revoyant cet arrêt de Corey Crawford à mes dépens l'autre soir à Chicago... La solution passe par les joueurs qui sont dans ce vestiaire. Nous pouvons tous jouer beaucoup mieux.»

Sans surprise, c'est Carey Price qui sera devant le filet montréalais ce soir. Le gardien en sera à un 32e match cette saison.