On ne sait jamais avec quelle attitude le Canadien va sauter sur la glace. Au moins, hier, il avait la bonne!

«Avant le match, les entraîneurs nous ont montré les images de nos matchs à Detroit et Washington pour nous montrer la différence entre les deux rencontres», a expliqué Mathieu Dandenault, qui était de retour en défense pour un premier match régulier en plus d'un an.

«À Washington, on avait des lacunes dans notre jeu de position.»

Mais c'était aussi - sinon surtout - une question d'état d'esprit. «Les joueurs ont vu par eux-mêmes la différence d'intensité», a noté Guy Carbonneau, heureux au terme du match d'hier.

 

«Malgré une petite erreur en première période, j'ai trouvé qu'on avait disputé trois périodes extrêmement solides.»

«Dans les six ou sept derniers matchs, à part celui à Washington, on a été très bons en défense, a ajouté Carbo. Sauf qu'on n'a jamais pris l'avance et c'est plus difficile dans ce temps-là. Mais ce soir, j'ai trouvé que les joueurs étaient arrivés avec une attitude positive.»

Le fait que le Tricolore ait comblé deux déficits au cours de la rencontre en témoigne. Mais personne ne sera dupe: cette équipe-là n'est pas sortie du bois!

«On vit des hauts et des bas, a concédé Andrei Markov. On est encore à la recherche de notre jeu d'ensemble, et on peut jouer mieux qu'on l'a fait ce soir.»

Andrei à la pointe

Guy Carbonneau a fait plusieurs expériences dans la composition de ses trios, mais il a également tenté de nouvelles choses en avantage numérique.

Par exemple, Robert Lang et Andrei Kostitsyn ont été appelés à jouer à la pointe. «Parfois, les situations exigent des changements radicaux, a mentionné Carbo. On n'a pas marqué, mais au moins on a eu des chances.»

«Andrei a compté un but ce soir (à forces égales), mais il aurait pu en compter plusieurs autres. Sur le cinq contre trois, il a été excellent.»

Markov était d'ailleurs un peu étonné de voir Andrei Kostitsyn l'accompagner à la ligne bleue.

«Andrei a un puissant tir, mais c'était quand même la première fois qu'il se retrouvait dans ce rôle-là, a noté le défenseur. On a encore du travail à faire sur notre attaque massive.»

Coach Komisarek

Par ailleurs, Carbonneau avait invité Mike Komisarek à venir derrière le banc fouetter un peu ses coéquipiers.

«Quand on est blessé longtemps au cours d'une saison, on se sent loin de l'équipe, a admis Komisarek. C'était pour moi une occasion de m'approcher et de voir le match d'une autre perspective. J'ai pu constater à quel point les décisions se prennent vite et tout se passe très rapidement. Je recommande ça à tout le monde!»

Les coéquipiers de Komisarek se sont un peu moqués de lui au terme de la rencontre. Certains l'appelaient Scotty Bowman. Un autre lui a gardé la rondelle du match...

«Il a été très positif et très enthousiaste derrière le banc, a raconté Patrice Brisebois. Je suis sûr qu'un jour, il fera un excellent coach.Mais pour l'instant, c'est sur la patinoire qu'on a besoin de lui!»

Finalement, Carbo a joué d'audace en faisant confiance au jeune Matt D'Agostini, fraîchement rappelé des Bulldogs de Hamilton, dans les derniers instants de la rencontre.

«J'avais même de la misère à jouer la dernière minute d'un match à Hamilton!» a lancé D'Agostini, qui disputait hier son premier match de la saison avec le Tricolore.

Le coach n'avait pas l'air inquiet. «Matt a un coup de patin fluide, il est capable de bien se dégager et il est excellent le long des rampes, a dit Carbo. Selon nos rapports, il est devenu un joueur fiable défensivement.»