À quelques minutes du match ultime, les joueurs des Canucks de Vancouver et des Bruins de Boston sont partis à la chasse aux papillons... dans l'estomac.

«J'aurais bien de la misère, ce matin, à vous dire que c'est un match comme les autres», a admis Maxim Lapierre en riant.

Toute la gamme des clichés que peuvent sortir les joueurs de hockey en une saison - «il faut y aller un match à la fois», «il ne faut pas se préoccuper du passé», «ne jamais monter trop haut ni descendre trop bas», - sont tous des éléments d'une leçon apprise par coeur qu'ils doivent mettre en application ce soir.

Ce n'est pas compliqué: l'équipe qui gagne ce soir rafle tout. Ça ne peut plus aller plus loin!

«Si l'on ne ressent pas un petit peu de nervosité avant un match comme celui-ci, ce n'est pas normal, a soutenu l'entraîneur-chef des Canucks Alain Vigneault. Je suis sûr que tout le monde au sein des deux équipes doit l'être un peu.

«L'enjeu est d'être capable de bien gérer ses émotions.»

Son vis-à-vis Claude Julien est conscient de la même chose. Dans l'ADN des Bruins, c'est lorsque l'équipe garde le contrôle de ses émotions qu'elle est à son meilleur.

«Habituellement, notre équipe ne joue pas bien lorsqu'elle est stressée, a noté Julien. Je m'attends à ce que nos joueurs soient calmes, concentrés et prêts à faire le travail.»

Autre cliché souvent entendu: il faut s'attarder au processus et non au résultat. Selon Milan Lucic, les Bruins ont péché à ce niveau-là lors des matchs précédents à Vancouver.

«On ne peut pas penser au résultat, ou à tout ce qui pourrait arriver, parce que ça te fait perdre de vue la tâche à accomplir, a rappelé Lucic. C'est un peu ce que nous avons oublié dans nos trois matchs précédents ici, surtout le cinquième. On avait les yeux d'un chevreuil figé par des phares d'auto.»



Edler y sera... mais pas Horton

Les Canucks, qui n'ont pas patiné mardi après leur arrivée tardive à Vancouver - ils avaient retardé l'envolée en espérant que Mason Raymond puisse prendre l'avion - ont sauté sur la glace pour un échauffement matinal, mercredi matin.

Les Bruins, eux, avaient préféré se dégourdir les jambes après le long vol de mardi et se reposer au matin du match ultime.

«J'avais l'impression que de patiner ce matin nous amenait trop près de l'heure du match», a perçu Julien.

L'entraîneur des Bruins a par ailleurs fait taire la folle rumeur à l'effet que Nathan Horton, qui a accompagné les Bruins à Vancouver, puisse être du septième match.

«C'est un gars intelligent et il est réaliste, a dit Julien. Il veut jouer, et c'est normal, mais il a une commotion cérébrale et il n'y a pas une chance au monde qu'il puisse être en uniforme.»

Du côté des Canucks, Alexander Edler - qui s'est blessé durant le sixième match et qui en a raté certains bouts - n'a pas participé à l'entraînement matinal des siens. Vigneault a toutefois assuré qu'il serait de la partie ce soir.

Le cas de Dan Hamhuis est plus nébuleux. Il n'a pas non plus patiné ce matin mais aucune décision officielle n'a encore été prise.



Photo: Reuters

Nathan Horton

Un héros instantané

Il est fréquent de voir des joueurs de soutien jouer les héros dans des septièmes matchs. On n'a qu'à penser à Maxime Talbot en 2009, à Ruslan Fedotenko avec le Lightning en 2004...

Jeff Tambellini, qui sera inséré dans la formation des Canucks pour remplacer Mason Raymond, ne demanderait pas mieux que d'être l'un de ces héros sortis de nulle part.

«J'ai vu Max Talbot et Mike Rupp le faire», a noté Tambellini, qui avait été laissé de côté dans les trois derniers matchs.

«Mais pour y arriver, il faut tout donner. Nous devons trouver une manière d'accomplir le travail.»

Maxim Lapierre, lui, s'est déjà distingué dans le cinquième match. Il n'aurait évidemment pas d'objection à répéter lors du match ultime, mais il rappelle que c'est avant tout une question d'équipe.

«Il faut que l'on joue notre partie et que l'on respecte le plan de match établi, a-t-il dit. On verra qui sera le héros à la fin...»

Selon Claude Julien, la pression exercée sur les joueurs vedettes dans des moments aussi cruciaux contribue à expliquer pourquoi des joueurs sortent de l'ombre dans de telles situations.

«Les vedettes ont beaucoup de pression pour produire dans ces moments-là et font l'objet d'une couverture plus serrée que jamais, a expliqué Julien. Ce n'est pas facile pour eux. C'est la raison pour laquelle ce sont souvent des héros inattendus qui se révèlent.

«Mais peu importe qui marquera le but... en autant que ce soit l'un des nôtres!»

Photo: AP

Maxime Talbot a été le héros du septième match de la finale de la Coupe Stanley en 2009.