L'ovation a été bruyante, longue et remplie d'amour pour Peter Laviolette. Il a dirigé les Hurricanes de la Caroline à leur seule conquête de la coupe Stanley, en 2006, et les amateurs de Raleigh, en Caroline du Nord, voulaient lui démontrer toute leur appréciation.

Puisqu'il s'agissait seulement du match des étoiles, Laviolette a laissé de côté son faciès dur qu'il arbore habituellement derrière le banc pour se laisser bercer par les applaudissements de la foule.

C'est le genre de liens qui se forment quand une équipe remporte un championnat. Peu importe que leur association se soit mal terminée - Laviolette a été congédié après que les Hurricanes eurent raté les séries les deux saisons suivantes - les souvenirs reliés à la conquête d'une coupe Stanley ne s'estompent jamais.

Demandez aux Broad Street Bullies. Même 36 ans après avoir remporté leur dernière coupe, les Flyers mettent toujours à l'horaire des promotions en se servant de Bernard Parent et de Bobby Clarke. Ces soirées sont toujours parmi les plus populaires.

Laviolette tente de développer ces liens avec une nouvelle génération de partisans des Flyers, qui ont soif d'un nouveau championnat. Il les a menés à deux victoires du titre l'an dernier et cette saison, il a réussi à faire en sorte que cette édition des Flyers - peut-être la plus équilibrée depuis l'époque des Bullies - se retrouve en bonne et due forme comme aspirants légitimes au moment d'amorcer le dernier droit.

Les Flyers montrent une fiche de 33-12-5 pour 71 points. Ils mènent la LNH dans la colonne des victoires et sont à égalité avec les Canucks de Vancouver, premiers dans l'Ouest, au total des points. Ils ont de la profondeur, comptent sur deux gardiens no 1 et jouent avec une confiance développée au cours de leur surprenant parcours en séries l'an dernier.

Les troupiers de Laviolette s'étaient assurés d'une place en séries (la septième dans l'Est) lors du tout dernier match de la saison. Un an plus tard, ils pourraient bien être les grands favoris de la danse du printemps. Et ils pourront mettre à l'épreuve leur fiche sur la route - 17-5-3, la meilleure du circuit - dès mardi soir, alors qu'ils rendent visite au Lightning, à Tampa Bay.

«Je pense qu'on s'attend à ce qu'on gagne chaque match que l'on joue, a dit Laviolette. Je pense que c'est ce que les gens croient: que nous pouvons gagner tous les matchs que nous jouons. Quand vos attentes et les croyances sont les mêmes, je crois que c'est une bonne combinaison.»

Tout ça a à voir avec cette profondeur. Leurs adversaires ont éprouvé bien des difficultés à stopper un trio ou deux, parce que leurs quatre trios peuvent marquer. Claude Giroux et Daniel Brière, tous deux du match des étoiles, ont déjà plus de 40 points, tout comme Mike Richards et Jeff Carter. Brière et Carter font tous deux partie du top-10 des marqueurs de la Ligue nationale. Les Flyers sont d'ailleurs ceux qui ont marqué le plus de buts jusqu'ici, avec 174.

«Nous jouns bien et nous gagnons beaucoup actuellement, a déclaré Giroux. Je pense que les bonnes équipes trouvent le moyen de sortir du lot à tous les matchs.»

La différence c'est que les Flyers ont démontré qu'ils étaient l'équipe à battre dès le mois d'octobre. Ils n'ont pas attendu à avril, comme l'an dernier.

Bien sûr, tout ces succès en saison régulière ne voudront plus rien dire si les Flyers ne jouent pas de matchs importants en juin. Mais ils doivent présentement porter toute leur attention sur la saison régulière. Et tant qu'ils feront cela, ils demeureront dans la course pour l'obtention du trophée du Président, remis à l'équipe ayant accumulé le plus de points.

«Ce n'est pas notre objectif, mais si nous ne sommes pas en lice, ça voudra dire que nous nous serons effondrés dans le dernier droit, a fait remarquer Brière. Nous nous attendons à être dans la course.»

L'histoire démontre que s'ils échappent ce trophée, ça pourrait être une défaite acceptable. Seulement trois des 10 derniers récipiendaires du trophée du Président ont remporté la coupe Stanley. Les deux derniers vainqueurs du trophée, les Capitals de Washington et les Sharks de San Jose, ont tous deux perdu dès le premier tour.

«Le but, c'est de rendre notre parcours en séries le plus facile possible», a conclu Brière.