Les Penguins de Pittsburgh pourront-ils chasser cet hiver la guigne qui semble s'acharner sur les finalistes de la Coupe Stanley?

Le rédacteur en chef du magazine Hockey News, Jason Kay, relevait des statistiques étonnantes récemment.

Depuis 11 ans, seulement un finaliste, les Stars de Dallas en 2001, a réussi à remporter une ronde de séries l'année suivante. Les 10 autres ont été exclus des séries éliminatoires ou encore ont subi l'élimination dès le premier tour.

On a vite évoqué l'hiver dernier la possibilité de voir émerger une nouvelle dynastie à Pittsburgh. Mais le plafond salarial, et tous les autres impondérables, font en sorte qu'il est souvent difficile de rester longtemps au sommet.

Le DG de l'équipe, Ray Shero, a eu des choix déchirants à faire cet été. Pour garder intact son noyau de jeunes composé de Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Ryan Whitney et Marc-André Fleury, il a dû sacrifier Ryan Malone, qui lui avait donné 27 buts en saison régulière et plusieurs coups d'épaule opportuns.

Marian Hossa, à la surprise générale de la direction, et de Crosby, a préféré se joindre à l'ennemi, les Red Wings de Detroit. Des joueurs de soutien sont aussi partis.

Mais les pires nouvelles sont survenues ces dernières semaines. Les deux meilleurs défenseurs du club, Sergei Gonchar et Whitney, pourraient manquer simultanément à l'appel en début de saison. Une opération au pied tiendra Whitney à l'écart pour quelques mois, peut-être même jusqu'à la mi-janvier, tandis que Gonchar vient de se blesser à l'épaule samedi lors d'un match préparatoire contre le Lightning de Tampa Bay et son absence pourrait durer plusieurs semaines, selon les résultats du test par imagerie magnétique qu'il doit subir aujourd'hui.

«On a neuf millions en blessés à la défense, grommelait l'entraîneur des défenseurs André Savard, hier, au bout du fil, en référence aux salaires de Gonchar et Whitney. On n'a pas encore les résultats des examens dans le cas de Gonchar, mais c'est une séparation de l'épaule et il va manquer plusieurs semaines, c'est certain.»

Gonchar est sans doute le joueur dont les Penguins ne pouvaient se passer, même si Crosby est probablement le meilleur joueur de la LNH. «Gonchar c'est notre pilier offensif et défensif, a mentionné Savard. Non seulement il est l'un des meilleurs de la Ligue nationale en supériorité numérique, mais il affronte toujours les gros trios adverses et il en tire une grande fierté.»

Savard et les Penguins devront s'en remettre aux jeunes. Kristopher Letang est un défenseur offensif qui a connu une belle année recrue la saison dernière. Alex Goligoski, un choix de deuxième ronde en 2004 qui a brillé offensivement à sa première année professionnelle dans la Ligue américaine l'an dernier, obtiendra sans doute une promotion.

«Goligoski est un bon joueur, un très bon joueur et c'est là qu'on voit que la relève est importante avec le plafond salarial et les blessures, a dit Savard. Mais ce n'est pas Gonchar et il est évident que ce qui vient d'arriver ne rend pas le travail d'un entraîneur plus facile»

Mathieu Schneider, des Ducks d'Anaheim, est toujours disponible, mais Savard serait surpris de voir son patron l'acquérir. «Il faut l'oublier parce qu'on n'a pas assez de place sous notre plafond salarial. On peut toujours inscrire Whitney sur la liste des blessés à long terme, mais quand il reviendra, on va se retrouver encore avec un problème de plafond. La solution est à l'interne et on a quand même Mark Eaton qui est de retour cette saison sans oublier Brooks Orpik, Hal Gill, Darryl Sydor et Rob Scuderi, qui lui devrait être rétabli pour le début de la saison.»

Les attaquants vivront eux aussi une période de mutation. Miroslav Satan et Ruslan Fedotenko viennent remplacer Malone et Hossa. «On espère qu'il y aura une chimie entre Satan et Crosby et jusqu'à maintenant, ça semble être le cas, a noté Savard. Jordan Staal est maintenant à la gauche de Malkin et Fedotenko est un bon joueur, même s'il a eu ses hauts et des bas.»

La bonne nouvelle dans le cas de l'entraîneur en chef Michel Therrien, c'est qu'il vient de signer une prolongation de contrat de deux ans qui s'ajoute à l'année qui lui reste. Peu importe les pépins, il peut donc dormir un peu plus tranquille. Ce n'est toutefois pas encore le cas pour les adjoints Savard, Gilles Meloche et Mike Yeo, dont le contrat vient à échéance à la fin de la saison. Mais compte tenu de la complicité qui unit les Québécois à Pittsburgh, ça ne devrait pas poser problème.