(Laval) Le Rocket de Laval a bien failli réaliser l’impensable, mais noyés en troisième période, les Senators de Belleville ont sorti la tête de l’eau juste à temps, pour filer avec une victoire de 6 à 5 en prolongation.

Le Rocket était de retour dans son sanctuaire et peu de gens croyaient en une résurrection en fin de deuxième période, au moment où les locaux tiraient de l’arrière 4 à 1.

Il a fallu un but de Brandon Gignac, qui a eu l’effet de la sonnerie du réveil du lundi matin, pour raviver la foule lavalloise. C’est à ce moment que le match a pris une tout autre tournure.

Ça avait pourtant très bien commencé pour le Rocket, qui avait frappé tôt en première période. Madison Bowey a ouvert la marque grâce à un tir anodin de la pointe, mais une série d’évènements ont mis fin au pseudo-élan des favoris.

Sur la séquence pendant laquelle le Rocket s’est inscrit au pointage, la tête du gardien des Sens Mads Sogaard est entrée en contact avec la jambe de son défenseur. Visiblement ébranlé, le cerbère a quitté le match après plusieurs minutes agenouillé à parler avec le soigneur de l’équipe.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER DE LA LIGUE AMÉRICAINE

Le premier but de la saison du Rocket

Une minute plus tard, Jayce Hawryluk a poussé un retour de lancer derrière Cayden Primeau pour créer l’égalité.

Mitchell Stephens a ensuite un peu trop poussé la note lors d’une échauffourée. Son double-échec porté directement au visage de son adversaire lui a valu une expulsion. Le joueur de centre pilotait le deuxième trio, aux côtés de Jesse Ylonen et Rafaël Harvey-Pinard. « Ça nous a fait mal, a précisé sans détour l’entraîneur Jean-François Houle, surtout pour gagner des mises en jeu. On n’en a presque pas gagné en prolongation. »

Houle a dû s’adapter et pendant près de 50 minutes, il a dû jouer avec ses trios, et des joueurs comme Filip Mesar et Brandon Gignac ont hérité de responsabilités supplémentaires.

La magie des vétérans

Le moral dans les talons, le Rocket a eu de la difficulté à défendre son territoire pendant une bonne partie du match. Les Senators ont été habiles et ils ont profité d’un Cayden Primeau chancelant pour marquer trois buts sans riposte en deuxième période. « On a relâché », a confié Gignac, la mine basse.

Comme lors des dernières séries éliminatoires, l’apport des vétérans a été névralgique. Dans un contexte de réajustement constant, les joueurs du Rocket ont été en mesure de donner aux partisans de quoi se mettre sous la dent, mais surtout, de quoi rester au bout de leur siège.

« Ça prouve qu’on a un bon noyau et on est prêts à aller à la guerre », a ajouté Gignac.

Ylonen, Harvey-Pinard et Gabriel Bourque ont tous fait « retentir » la lumière verte derrière Kevin Mandolese. La Place Bell a été enivrée par un parfum printanier qui rappelait un passé pas si lointain.

Rourke Chartier ne s’est quand même pas gêné pour mettre fin au match à l’aide d’un tir précis par-dessus la mitaine de Primeau avec 27 secondes à faire en prolongation.

Mesar doit apprendre

Ce match marquait aussi les débuts chez le Rocket de Filip Mesar, choix de premier tour du Canadien de Montréal lors du dernier repêchage. Il a d’ailleurs été l’un des joueurs les plus chaudement applaudis lors des cérémonies d’avant-match. « C’est à peu près la même chose qu’à Montréal. J’ai beaucoup aimé l’accueil des amateurs et j’espère que je vais pouvoir jouer beaucoup de parties ici », a lancé le joueur de 18 ans.

Le Slovaque a fait somme toute une bonne première impression en se créant quelques bonnes chances de marquer, en dépit du fait qu’il a davantage joué au centre plutôt qu’à l’aile, sa position naturelle. « Je suis à l’aise avec ça, j’ai déjà joué au centre, mais j’ai fait une erreur coûteuse », a expliqué Mesar, qui plaide coupable d’avoir un peu étiré sa présence sur une séquence qui a mené à un but de l’adversaire.

Son entraîneur-chef croit cependant que cela fait partie du processus de former un jeune joueur : « C’est normal qu’il fasse des erreurs, il a juste 18 ans », a expliqué Houle. Le principal intéressé reconnaît que même si l’organisation l’a en très haute estime, il devra s’appliquer pour acquérir le plus d’expérience possible.