L’Avalanche du Colorado a conclu son calendrier préparatoire de 2021 avec une fiche de 2-4… avant de remporter la Coupe Stanley neuf mois plus tard.

C’est sans doute à ce genre de statistique quelque peu farfelue que le Canadien et ses plus ardents partisans peuvent se raccrocher, après avoir conclu le présent calendrier préparatoire sans une seule victoire en huit matchs. Tout ça s’est terminé samedi soir au Nouveau-Brunswick avec un autre revers face aux Sénateurs d’Ottawa, qui avaient choisi d’aller là sans quelques gros noms, incluant Claude Giroux, Alex DeBrincat, Thomas Chabot, Tim Stützle et Brady Tkachuk.

Les plus optimistes vont montrer du doigt l’Avalanche et sa fiche préparatoire d’il y a un an pour souligner que rien ne compte lorsque ça ne compte pas. Les plus réalistes vont tout simplement rappeler que le Canadien n’a pas de Nathan MacKinnon ou de Cale Makar ou de Mikko Rantanen dans ses rangs pour lui permettre d’envisager un printemps, n’importe lequel.

Le défenseur Jordan Harris a tenu à rassurer le monde, de manière générale.

« Les gars demeurent optimistes dans le vestiaire, a-t-il fait savoir samedi soir. Je pense qu’on sera en mesure de mettre cette fiche derrière nous lorsque le moment viendra d’amorcer la saison. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Jordan Harris

Il le faudra, mais cela vient tout de même s’ajouter à la lourdeur d’un tout récent passé, celui de la saison 2021-2022, où le club montréalais avait conclu les 82 matchs avec une bien modeste récolte de 55 points, la pire de toute la LNH.

Les attentes sont donc très basses, on va se le dire, et en attendant que ça commence pour vrai, mercredi soir au Centre Bell contre les Maple Leafs de Toronto, il y a des joueurs qui devront attendre jusqu’à lundi pour savoir de quoi il en retourne.

Pour l’heure, le Canadien compte 33 joueurs dans sa formation (incluant le gardien Carey Price), ce qui est évidemment trop de joueurs. Lundi, le club procèdera aux dernières coupes pour se conformer au maximum de 23 joueurs avant l’heure limite de 17 h, excluant les blessés.

Dimanche, le club a déjà confirmé que deux défenseurs, Madison Bowey et Corey Schueneman, ont été placés au ballottage dans le but de les céder au Rocket de Laval, dans la Ligue américaine.

Lisez l'article « Corey Schueneman et Madison Bowey au ballottage »

Ainsi, les autres équipes de la LNH ont jusqu’à lundi, 14 h, pour les réclamer.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Corey Schueneman

Cela laisse croire qu’un autre défenseur, Otto Leskinen, pourrait se trouver une place à la ligne bleue montréalaise, lui qui est exempté de ballottage selon le site spécialisé CapFriendly. Bowey allait sans doute jouer à Laval, et la surprise est un peu plus grande pour Schueneman qui a tout de même pris part à 24 rencontres avec le Canadien la saison dernière.

Mais il ne faudrait pas s’attendre à des coups d’éclat d’ici à lundi. En attaque de toute façon, les surprises étaient à peu près exclues avant même que le camp ne s’amorce, en raison des 14 joueurs qui ont tous un contrat à un seul volet en poche.

À court terme, les blessures à Paul Byron, Joel Armia et Mike Hoffman pourraient faire en sorte que certains pourront étirer leur séjour dans Brossard la bucolique. C’est cette réalité qui pourrait aussi permettre à Juraj Slafkovsky d’amorcer la saison au Centre Bell. Le capitaine Nick Suzuki, récemment blessé lui aussi, devrait être prêt à amorcer la saison tel que prévu.

En défense, Kaiden Guhle, de loin l’espoir le plus convaincant au camp du Canadien, peut sans doute commencer à se magasiner une place de stationnement aux alentours du Centre Bell. Johnathan Kovacevic, acquis par le club au ballottage lors de la journée de samedi, viendra donner un coup de main dans l’immédiat, et il faut se demander si les Jordan Harris, Justin Barron et autres Arber Xhekaj en ont fait assez pour mériter une place au Centre Bell.

Avec une équipe de tête, ou seulement une équipe qui aurait des chances de participer aux séries, ces jeunes-là n’auraient aucune place dans la formation. Mais le Canadien, de toute évidence, ne sera pas une équipe de tête… et probablement pas non plus une équipe qui va se battre pour une place au printemps.

Malgré tout, au sortir de la dernière défaite, samedi soir à Bouctouche, au Nouveau-Brunswick, Martin St-Louis ne semblait pas trop inquiet de la suite des choses. « Je ne sais pas si j’ai des inquiétudes pour être bien honnête », a-t-il répondu, sans rien ajouter.

En attendant, les partisans peuvent se préparer à une saison qui sera, au mieux, difficile.