En cette deuxième journée de la rencontre des gouverneurs de la LNH, le commissaire de la ligue Gary Bettman a répondu aux questions des journalistes durant une trentaine de minutes, vendredi.

Au menu, surtout : la participation des joueurs de la LNH aux Jeux olympiques de Pékin, et la situation complexe des Coyotes de l’Arizona, évidemment mêlée au grand rêve du retour des Nordiques à Québec.

Retour des Nordiques : le gouvernement ne peut contourner Québecor

Commençons par les Nordiques. Bettman a confirmé une rencontre avec un leader du gouvernement du Québec, mais ne se rappelait plus de la date… ni même de qui serait son interlocuteur. Du côté de Québec, pour le moment, on précise que la rencontre aura lieu en janvier et qu’elle impliquera le ministre des Finances Eric Girard.

« J’ai une rencontre avec le premier ministre, a d’abord dit le commissaire, avant d’hésiter. Oui. Je pense que oui, j’espère ne pas me tromper. Je rencontre quelqu’un de haut placé du Québec. C’est au calendrier, mais je ne me rappelle plus quand. Je ne sais pas de quoi ils veulent parler, bien qu’on peut s’en douter si on regarde la situation à 10 000 pieds. Je n’ai aucune préconception. Je suis toujours heureux quand un leader veut me rencontrer.

« Mais je ne sais connais pas le menu de la rencontre ou les attentes. C’est pour ça qu’on a un meeting. »

Logiquement, la discussion a dévié sur la situation des Coyotes de l’Arizona. L’équipe du désert a vécu des derniers mois rocambolesques, bien au-delà de leur pitoyable performance sur la glace. Tout d’abord, les Coyotes ont appris qu’ils étaient expulsés de leur aréna de Glendale à la fin de la saison, sur décision du conseil municipal. Ensuite, l’équipe a appris il y a quelques jours qu’elle ne pourrait même plus utiliser l’aréna après le 20 décembre, en raison de dettes non réglées. Dans une lettre rédigée par le directeur général de la Ville de Glendale et transmise aux Coyotes, on pouvait lire que l’équipe devait au total 1,3 million US, dont 250 000 $ US à la municipalité.

Bettman assure que « tout est réglé » au sujet des dettes. Pour l’équipe, il avait une seule recommandation. « Se concentrer sur l’édifice à venir (selon les plus récentes informations, à Tempe, près de Phoenix). Il y a des options pour l’intérim (après le départ de l’aréna de Glendale). On va s’en occuper, je ne suis pas inquiet. »

Un peu plus tôt, Bettman avait insisté sur le fait que les Coyotes étaient en Arizona pour y rester.

« La Ville de Glendale semble avoir un biais dans sa manière de traiter les Coyotes. Il y a eu un problème de communications pour certains paiements, et tout est rentré dans l’ordre. Le propriétaire Alex Meruelo veut rester en Arizona et travaille à un plan pour un nouvel aréna, à un endroit que tout le monde va trouver plus accessible, pour aider le court et le long terme de l’équipe. Les Coyotes ne bougeront pas. En fait, ils vont quitter Glendale, mais pas la grande région de Phoenix. »

Les explications de Bettman au sujet des Coyotes ont évidemment remis en lumière l’idée, à l’époque, que la candidature de Québec était « remise à plus tard ».

« On doit penser à si une équipe veut déménager, et ce n’est pas le cas, ou s’il y a une expansion, ce qui n’est pas dans les plans en ce moment. Mais je suis heureux d’écouter ce que le gouvernement du Québec a à dire. Vous me connaissez, je garde l’esprit ouvert, mais je ne vais pas spéculer, donc ne le faites pas. Je sais que les fans sont passionnés. Mais quand les Nordiques ont déménagé, il n’y avait pas d’édifice et personne ne voulait les acheter. Les paramètres ont peut-être changé, et je suis heureux d’écouter. »

Les Jeux olympiques

Au sujet de la participation des joueurs de la LNH aux Jeux olympiques de Pékin, Bettman remet essentiellement l’enjeu entre les mains des joueurs. Il a toutefois reconnu comme scénario catastrophe une situation à tel point hors de contrôle avec la COVID-19 que la LNH n’aurait d’autre choix que de déplacer des matchs durant la pause prévue pour les Jeux olympiques.

« Avec la convention collective, on a promis de donner aux joueurs les arrangements nécessaires pour y aller, s’ils le veulent, a rappelé le commissaire. On avait des inquiétudes pour les impacts sur notre saison avant même la COVID, et c’est encore pire avec la COVID, mais on a fait des promesses. Nous avons des inquiétudes, nous les avons verbalisés. On voit que certains joueurs les ont aussi. Nous verrons ce qui va se passer, je sais que l’Association des joueurs a aussi des inquiétudes, mais nous honorerons ce que nous avons promis aux joueurs, et nous les laisserons jouer, si c’est vraiment ce qu’ils veulent faire. »

Questionné ensuite à savoir si la disparition momentanée de la joueuse de tennis Peng Shuai, ou les atteintes aux droits de l’Homme en Chine pourraient peser dans la balance, Bettman a donné essentiellement la même réponse.

« Ma réponse ne change pas, nous avons fait une promesse aux joueurs. Si la COVID ne bouleverse pas notre saison, ce sera une décision conjointe. Nous avons fait une promesse, et c’est leur décision d’y aller, à moins que nous ayons une position commune qui dise le contraire. Pour tout ce que vous avez dit (au sujet de la Chine), j’ai des inquiétudes.

« Mais les joueurs, en majorité, semblent vouloir encore y aller. Je ne crois pas que ce sera l’expérience olympique totale avec le concept de bulles, mais nous avons fait une promesse aux joueurs. »