(Québec) Le gouvernement devra absolument s’entendre avec Québecor pour orchestrer un retour de la LNH à Québec puisque l’entreprise détient un monopole sur le hockey dans l’amphithéâtre construit avec de l’argent public.

La Ville de Québec a confirmé à La Presse qu’une équipe de hockey ne pourra pas jouer dans le Centre Vidéotron sans le feu vert de l’entreprise, même si la municipalité est propriétaire de l’installation. C’est donc dire que l’entreprise a droit de vie ou de mort sur le retour des Nordiques.

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« Le gestionnaire de l’amphithéâtre est QMI, et la Ville de Québec ne peut louer l’amphithéâtre à une autre organisation sans impliquer QMI comme partie prenante », confirme le porte-parole de la Ville, David O’Brien.

Le gouvernement a relancé dans les dernières semaines les spéculations sur le retour des Nordiques. Le premier ministre a indiqué que des discussions avaient lieu avec « différents investisseurs potentiels du club ».

« Il y a un amphithéâtre. Actuellement, [pour] cet amphithéâtre-là, il y a comme une espèce de droit de premier refus pour M. Péladeau. Il faut voir si M. Péladeau est toujours [prêt] à débourser 700 millions et plus pour une équipe de hockey. Sinon, il faut voir comment on gère ça avec la Ville de Québec pour avoir l’amphithéâtre », avait expliqué François Legault.

Or une lecture attentive du « Bail hockey » qui lie QMI – filiale de Québecor – et la Ville de Québec indique plutôt que l’entreprise est incontournable. « Le Locataire sera le locataire exclusif des Locaux Hockey », peut-on y lire dans cette entente d’une durée de 40 ans.

« La Ville de Québec et QMI n’ont pas convenu lors de la signature des ententes de gestion de l’amphithéâtre en 2011 de paramètres tels que les "droits de premier refus" ou à quelles conditions d’autres investisseurs peuvent obtenir une accréditation de la LNH à Québec et disposer d’un accès à l’amphithéâtre de Québec », indique David O’Brien.

Rappelons que l’amphithéâtre de 400 millions de dollars, inauguré en 2015, a été financé presque totalement par de l’argent public. Le gouvernement du Québec a allongé 200 millions et la Ville 187 millions. Le groupe J’ai ma place a fourni 13 millions.

Québecor toujours intéressée

Le bail prévoit toutefois une clause de résiliation. Québecor doit en effet « déployer ses meilleurs efforts pour faire l’acquisition d’une franchise de la LNH ».

Mais l’entreprise assure être encore dans la course pour une équipe. « Nous sommes toujours intéressés à leur retour à Québec et à investir dans une franchise de la LNH. La population de Québec mérite cette équipe et avec le Centre Vidéotron, un amphithéâtre de classe mondiale, nous serons prêts à les accueillir. »

« Québecor était au courant des démarches du gouvernement du Québec auprès du commissaire Bettman. Nous sommes très heureux que le premier ministre Legault prenne cette initiative et qu’il contribue aux efforts déjà déployés pour ramener une équipe dans un important marché d’amateurs de hockey. Nous avons hâte de voir les résultats de sa démarche. »

Québecor n’a pas voulu dire à La Presse si elle accepterait qu’une équipe dont elle n’est pas propriétaire évolue dans le Centre Vidéotron.