Quand vient le temps d'établir une liste de facteurs qui ont aidé les Panthers de la Floride à renverser ce qui semblait vouloir devenir une autre saison perdue, Dale Tallon fait allusion à la vitesse de ses joueurs, leur talent, la camaraderie qui s'est installée au sein de l'équipe et une exubérance rattachée à leur jeunesse.

Ces facteurs sont facilement identifiables.

Toutefois, le directeur général a nommé un autre moment - l'émouvant discours de Roberto Luongo et la réaction de l'équipe à la suite de la tuerie survenue à une école secondaire située à environ 20 km du domicile de l'équipe.

Un ancien étudiant a tué 17 personnes, dont plusieurs adolescents, à l'école secondaire Marjory Stoneman Douglas, à Parkland le 14 février.

Au moment du drame, les Panthers complétaient un périple sur la côte du Pacifique. À leur retour au BB&T Center huit jours plus tard, Luongo a pris le micro et s'est adressé aux spectateurs avant le match contre les Capitals de Washington.

Lui-même un citoyen de Parkland, le vétéran gardien montréalais a parlé de son amour pour la région, fait part de la grande peine de l'organisation à l'endroit des victimes, loué le courage des héros qui ont sauvé des vies et manifesté son optimisme pour l'avenir après avoir été témoin des gestes d'étudiants dans les jours qui ont suivi la tragédie.

À 12 points du dernier échelon donnant accès aux séries éliminatoires à la fin de janvier, les Panthers avaient gagné deux matchs sur quatre à l'étranger et sept en dix, globalement, au moment de croiser le fer avec les Capitals.

De retour dans la lutte, les Panthers ont ajouté une victoire lors de cette soirée empreinte d'émotion et depuis, ils ne cessent de jouer pour eux et pour leur communauté.

«Ç'a eu un effet important sur la réaction de l'équipe», a affirmé Tallon, pendant une pause lors de la réunion des directeurs généraux de la Ligue nationale de hockey cette semaine.

Avant de livrer bataille aux Blue Jackets de Columbus jeudi soir, les Panthers affichaient un dossier de 18-5-1 depuis le 30 janvier. Seuls les Predators de Nashville (19-9-3) ont mieux fait.

Et depuis le 14 février, la fiche des Panthers est de 13-4-1, incluant une séquence de 8-0-1 à partir de la visite des Capitals jusqu'au 10 mars.

«Nous avons une mission et un objectif, a ajouté Tallon. Ça nous a aidés.»

L'équipe de hockey de Stoneman Douglas a remporté le championnat de l'État moins de deux semaines après la fusillade, et la direction des Panthers l'a invitée à s'entraîner sur sa patinoire. Puis, à leur surprise,les joueurs de l'équipe ont pu toucher et soulever la coupe Stanley.

«Certains membres de notre personnel étaient liés de près à quelques-uns de ces gens (à l'école), a précisé Tallon. Je suis sincèrement fier des gestes posés par notre organisation. Elle s'est montrée serviable et a fait toutes les bonnes choses pour leur aider à passer plus facilement à travers cette tragédie.»

Bien que leur unité et la mission qu'ils se sont donnée ont aidé les Panthers à s'approcher à un point des Devils du New Jersey et du huitième échelon de l'Association Est, d'incroyables performances individuelles ont aussi contribué à ces récents succès.

Deuxième choix du repêchage de 2013 derrière Nathan MacKinnon, le centre Aleksander Barkov occupe le cinquième rang parmi les marqueurs de la LNH depuis le 1er février avec 11 buts et 19 mentions d'aide en 23 parties.

Avec une récolte totale de 26 buts et 47 mentions d'aide en 70 rencontres, l'attaquant de 22 ans est devenu un moteur pour les Panthers et l'entraîneur-chef recrue Bob Boughner, au point où il est un candidat potentiel au trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe.

«Il est un joueur merveilleux et un être humain merveilleux, a décrit Tallon. Il a une bonne âme et est un homme de coeur. Tout le crédit lui revient. Il travaille avec énormément de vigueur sur la glace et à l'extérieur de la patinoire, et le fait avec grande humilité.»

Puis, il y a Luongo, qui soulignera son 39e anniversaire de naissance au début d'avril et qui combat les affres du temps après avoir raté 26 matchs tôt en saison en raison d'une blessure à l'aine. Il avait également dû s'absenter lors des six dernières semaines de 2016-2017 à cause d'un problème à une hanche qui avait nécessité une intervention chirurgicale l'été précédent.

Lundi soir au Centre Bell, il a signé le 76e jeu blanc de sa carrière, ce qui lui a permis d'égaliser Tony Esposito et Ed Belfour au neuvième rang dans l'histoire de la LNH. Ses 468 victoires dans la LNH lui confèrent le quatrième échelon.

Depuis son retour au jeu, Luongo présente une fiche de 9-3-1 avec un taux d'arrêts de ,928. James Reimer et Harri Sateri ont tenu le fort pendant son absence du 4 décembre au 17 février.

«Il faut lui rendre hommage pour son éthique de travail afin de revenir au jeu, a déclaré Tallon. C'est incroyable.»