Frédérick Gaudreau a été rappelé de Milwaukee lundi. Pas de temps à perdre, il devait partir immédiatement pour Nashville.

C'est la vie d'un joueur dans la Ligue américaine.

«Chaque jour, je ne sais pas où je vais dormir le lendemain. Lundi, je me suis réveillé à Milwaukee et les Predators m'ont téléphoné. Je devais partir tout de suite, car j'avais un vol qui quittait Chicago. Je n'ai pas toujours une valise prête. Je me suis fait surprendre et j'ai lancé quelques vêtements pêle-mêle dans une petite valise.»

Tout indiquait que Gaudreau commencerait la saison avec les Predators. Il est devenu la belle histoire des séries éliminatoires avec trois buts, dont deux gagnants, en huit matchs. Il a été rappelé en finale de l'Ouest, face aux Ducks, en raison de tous les blessés.

Cette saison, avec tout le monde en santé, il s'est retrouvé le bec à l'eau.

«Gaudreau est arrivé à un moment critique pour nous et a très bien fait, a dit l'entraîneur-chef Peter Laviolette. Il a connu un bon camp d'entraînement, il a simplement été coincé derrière nos nombreux joueurs réguliers. Maintenant qu'il nous en manque quelques-uns, il est de retour.»

En attendant son rappel, plutôt que de s'apitoyer sur son sort, Gaudreau a décidé de se retrousser les manches.

«Je vois ça comme une belle expérience. L'an dernier, c'était assez exceptionnel. Je me retrouvais au sommet. C'est maintenant une réalité différente. Je pourrais me poser plusieurs questions pour savoir pourquoi je me promène entre la LNH et la Ligue américaine. Mais je ne veux pas me remettre en doute. Je veux continuer à m'améliorer.»

Faire sa place

Gaudreau refuse de regarder en arrière. Il veut vivre dans le présent, il veut travailler sur lui-même pour faire sa place avec le grand club. Après tout, à part ses succès en séries, Gaudreau cherche encore à inscrire son premier but en 19 matchs de saison dans la LNH.

«Quand il est descendu dans la Ligue américaine, il nous a dit qu'il allait être le plus travaillant, et c'est ce que nous attendons de lui», a indiqué Laviolette.

«Je ne sens pas trop de pression de la part des Predators, a ajouté Gaudreau. Quand je reviens ici, je n'ai pas un fusil sur la tempe. Je ne me dis pas que si ça ne marche pas en ce moment, ça ne marchera jamais. Je sais qu'ils voient en moi un joueur qui reste en progression. Les renvois et les rappels font partie du processus.»

Un jour, tu es le premier joueur depuis la Seconde Guerre mondiale à marquer les trois premiers buts de ta carrière en finale de la Coupe Stanley. L'autre, tu es dans un autobus en direction de Milwaukee. Plusieurs seraient découragés par un tel revirement de situation. Pas Gaudreau.

«Ça pourrait être facile de se décourager, mais ce ne serait pas la bonne solution. Je ne veux pas avoir une attitude négative. À Milwaukee, je retrouvais mes amis. Au hockey, il y a toujours des hauts et des bas. Mais je garde une mentalité au jour le jour.»

D'ailleurs, à court terme, Laviolette n'a pas dévoilé sa formation pour ce soir. On saura plus tard aujourd'hui si le Bromontois affrontera le Canadien... ou s'il devra encore être patient.