Les Oilers d'Edmonton de 1984-1985, menés par Wayne Gretzky, ont été élus par les partisans comme étant la meilleure équipe de l'histoire de la LNH, a annoncé la ligue lundi. Mais pour Guy Lafleur, il n'y a aucun doute que c'est le Canadien de Montréal de 1976-1977 qui est la plus belle équipe de toute l'histoire de la ligue.

Dans un communiqué, la ligue a mentionné que plus de 3,6 millions de partisans avaient voté lors des six dernières semaines pour déterminer quelle équipe méritait cet honneur, une initiative lancée dans le cadre des célébrations du centenaire de la LNH.

Les 96 équipes gagnantes de la coupe Stanley, depuis le début de la saison inaugurale de la ligue lors de la saison 1917-1918 jusqu'à 2016, ont lutté les unes contre les autres tout au long de la période de vote.

Les Oilers de 1984-1985 ont battu les Flyers de Philadelphie en finale de la Coupe Stanley pour remporter leur deuxième championnat consécutif. En plus de Gretzky, cette équipe était composée de plusieurs joueurs intronisés au Temple de la renommée tels Mark Messier, Jari Kurri, Paul Coffey et Grant Fuhr.

Selon Gretzky, cette équipe était composée de passionnés du hockey qui ont travaillé fort pour se rendre au sommet.

Gretzky a établi un record au chapitre des mentions d'aides (30) et des points (47) au courant de ce parcours en séries éliminatoires. Cette année-là, il a aussi égalé le record de Jean Béliveau (1956), du Canadien de Montréal, et de Mike Bossy (1982), des Islanders de New York, en inscrivant sept buts en cinq rencontres lors de la finale.

Le Canadien de 1976-1977 pour Lafleur

Exactement 40 ans plus tard, l'ancien grand ailier droit du Canadien de Montréal Guy Lafleur demeure persuadé que l'édition 1976-1977 du Tricolore représente la plus grande équipe jamais assemblée dans les 100 ans d'existence de la LNH.

«Dans mon livre, nous sommes la meilleure équipe, tranche Lafleur. Au-delà des buts marqués, il faut regarder le nombre de défaites dans une saison. Cette année-là, on a perdu huit matchs en saison régulière et seulement deux pendant les séries éliminatoires. Il faut faire la part des choses.

«À part notre équipe, la meilleure formation que j'ai vue, c'est celle de l'Armée Rouge (de l'Union soviétique). On a joué contre elle et on a annulé 3-3 au Forum. C'est (le gardien Vladislav) Tretiak qui a fait la différence», a déclaré Lafleur, en faisant allusion au fameux duel du 31 décembre 1975, lors duquel le Tricolore avait dominé la formation soviétique 38-13 aux tirs au but.

Lafleur a émis cette opinion lorsque questionné, lundi, au sujet d'un sondage mené auprès du public, dans le cadre du centenaire de la LNH, et qui place cette équipe au troisième rang, malgré un dossier de 60 gains, huit revers et 12 matchs nuls et une récolte de 132 points. Les huit défaites et les 132 points sont des marques inégalées à ce jour dans la LNH.

Lors des 14 matchs des séries qui ont suivi, les Islanders de New York, en demi-finale, sont parvenus à arracher deux victoires à ce club, tandis que les Blues de St. Louis, au premier tour, et les Bruins de Boston, en finale, ont été balayés.

Au chapitre individuel, le Canadien de 1976-1977 a presque tout balayé sur son passage, Lafleur le premier avec sa récolte de quatre trophées.

L'ailier droit du Canadien a terminé au premier rang des marqueurs avec 136 points, dont 56 buts, et ajouté les trophées Hart et Pearson (Ted-Lindsay maintenant) à titre de joueur par excellence lors de scrutins menés auprès des journalistes et des joueurs, respectivement. Il a enchaîné avec une récolte de 26 points en 14 matchs éliminatoires, en route vers le Conn-Smythe, remis au joueur par excellence des séries.

Le défenseur Larry Robinson a mis la main sur le trophée Norris, après avoir compilé un ratio défensif de plus-120; les gardiens Ken Dryden et Michel Larocque ont inscrit une moyenne collective de buts alloués de 2,14, ce qui leur a permis de remporter le trophée Vézina; et Scotty Bowman a reçu le trophée Jack-Adams pour son travail derrière le banc de l'équipe.

Si le trophée Maurice-Richard avait existé à l'époque, il aurait été remis à l'ailier gauche Steve Shutt, coéquipier de trio de Lafleur, avec ses 60 buts.

Mais au-delà de toutes ces statistiques, ce que retient Lafleur de cette équipe, c'est l'état d'esprit qui y régnait. Quand il en parle, ses yeux brillent encore.

«On avait tellement de plaisir, les années des quatre coupes entre 1976 et 1979, mais spécialement celle-là, relate Lafleur en faisant allusion à 1976-1977. C'était une année extraordinaire. Les gars flottaient sur un nuage. L'ambiance qui régnait, c'était magique.»

Quand Lafleur revient sur cette équipe, il en parle comme d'une famille où les liens étaient tissés serrés entre des joueurs qui ne désertaient pas le Canadien pour aller sous d'autres cieux via un système de joueurs autonomes qui n'existait pas encore, à l'époque.

Mais au-delà de cet état d'esprit familial, un sentiment d'émulation primait chez tous les joueurs, souligne Lafleur.

«On se disait, "cette année, on a perdu huit matchs, l'an prochain, il faut battre ce record". C'est de cette façon qu'on pensait. On gagnait la coupe, il fallait la gagner encore l'année suivante. On n'avait pas de raison de la perdre dans le fond, car on avait la même équipe. Il y avait énormément de fierté et d'appartenance au sein de ces équipes. Les gars jouaient l'un pour l'autre et s'entraidaient.

Photo Yves Beauchamp, archives La Presse

Guy Lafleur et Guy Lapointe, membres de l'édition 1976-1977 du Canadien de Montréal.