C'est un David Desharnais à la fois triste et serein qui est passé pour une dernière fois au centre d'entraînement du Canadien à Brossard ce matin.

Le joueur québécois a été échangé aux Oilers d'Edmonton par le Canadien hier soir, en retour d'un défenseur, Brandon Davidson. Moins de 24 heures plus tard, Desharnais est encore un peu sous le choc, même s'il se doutait bien que quelque chose se tramait en coulisses, lui qui n'a jamais demandé à être échangé malgré son emploi du temps qui ne cessait de rétrécir. 

«J'aurais pu passer les 20 prochaines années ici, a-t-il commencé par dire. Mais je suis content d'aller là-bas, je veux juste aller jouer au hockey.»

De ses sept saisons passées dans le maillot tricolore, David Desharnais va conserver de très bons souvenirs. «Il y a eu des hauts et des bas, et c'est pas toujours facile à Montréal pour un joueur québécois... Mais le fait d'avoir pu mettre ce chandail pour la première fois, de jouer mes premiers matchs dans la LNH avec le Canadien, j'aurais pas pu demander mieux.

«Des Québécois qui restent (à Montréal) aussi longtemps... je veux pas me vanter, mais je suis quand même content de ce que j'ai accompli ici. Je repense à mon cheminement, à commencer par la East Coast League, même quand j'étais dans les estrades ici... je suis dans la Ligue nationale, même si y'a jamais personne qui a cru vraiment en moi. Je suis encore dans une bonne position. J'aurais aimé rester ici pour toujours, c'est une expérience que je recommande à tout le monde. C'est pas facile mais ça vaut la peine.»

Desharnais, blessé sérieusement à un genou en décembre, n'a jamais vraiment pu retrouver sa place dans la formation montréalaise par la suite. Ça n'a pas changé quand Claude Julien a pris la place de Michel Therrien derrière le banc à la mi-février.

«Je me suis blessé, j'ai ensuite subi un petit recul dans ma blessure et ça ne m'a pas aidé, a admis celui qui portait le numéro 51. Le plus dur, ça a été en revenant au jeu, de perdre un peu mon poste. C'était pas la situation idéale pour moi. Malheureusement, je pense que le temps a manqué pour qu'il (Claude Julien) puisse tenter des choses au sein de sa formation.»

L'attaquant québécois doit maintenant quitter pour aller retrouver sa nouvelle formation, sans trop savoir à quoi s'attendre. «Les Oilers, c'est une jeune équipe très rapide, qui a longtemps été exclue des séries. Je vais essayer d'apporter un peu de stabilité au centre, je sais que j'ai encore bien des années devant moi.»

Enfin, David Desharnais a paru très émotif au moment de parler de son bon ami Max Pacioretty. «Il a été là pour moi quand ça allait moins bien, il a fait toute la différence pour moi», a-t-il ajouté, visiblement ému.