À l'heure qu'il est, le Canadien aurait probablement besoin d'un compteur comme Thomas Vanek dans sa formation.

Les joueurs montréalais vont affronter le Wild au Minnesota ce soir, et plusieurs d'entre eux vont reconnaître celui qui est le meilleur buteur du Wild cette saison, celui qui avait une récolte de 11 buts en 31 matchs avant les rencontres d'hier soir.

Ce joueur-là se nomme Thomas Vanek, et à 31 ans, bientôt 32, il est en train de s'offrir une sorte de renaissance cette saison, sa 11e dans la Ligue nationale.

«C'est toujours plus facile de trouver une zone de confort quand on en est à sa deuxième saison avec la même équipe, a-t-il dit hier soir en entrevue avec La Presse. Mais la plus grande différence, c'est la santé. J'ai passé la saison dernière à jouer malgré des blessures, des hernies et une blessure à l'aine gauche. La vitesse, ça n'a jamais été mon fort et ces blessures-là n'ont pas aidé... mais je me sens beaucoup mieux maintenant. Ça faisait longtemps que je traînais ces blessures-là, je traînais ça même quand j'étais à Montréal.»

Vanek le dit sans hésiter: il a choisi le Wild comme joueur autonome à l'été 2014 parce que le Minnesota, c'est un peu «la maison», lui qui a joué son hockey universitaire par ici.

Mais il sourit aussi quand il se met à parler de Montréal, même si son passage au Centre Bell fut bref, le temps d'une fin de saison et le temps d'y vivre la fièvre des séries du printemps 2014.

«Jouer avec le Canadien, j'ai adoré ça et je vais m'en souvenir toute ma vie. C'est une organisation de première classe, ils ont pris soin de moi, et monsieur Bergevin est l'un des meilleurs DG qu'il m'ait été donné de connaître. Il a été l'un des premiers à m'appeler ici quand j'ai obtenu mon contrat avec le Wild. Je le respecte beaucoup.»

Par contre, Thomas Vanek est un peu moins dithyrambique quand il parle de Michel Therrien.

«Ça ne s'est pas super bien passé vers la fin avec le Canadien... Michel est un bon entraîneur, et il a fait des choix. Quand j'étais là, pour la fin de la saison et même pour le premier tour des séries, je croyais avoir trouvé une bonne complicité avec David [Desharnais] et Max [Pacioretty]. Nous formions l'un des meilleurs trios de la ligue. Puis il y a eu des changements de trios, et c'est resté comme ça, nous avons été séparés. Ce sont des décisions que les entraîneurs prennent, mais je croyais qu'on aurait pu rester les trois ensemble et trouver des solutions. On aurait pu y arriver.»

Aucun regret

Cette décision de Michel Therrien n'a pas aidé sa cause, mais Vanek n'allait pas rester de toute façon. Avant l'ouverture du marché des joueurs autonomes cette année-là, Marc Bergevin l'avait bel et bien rencontré, mais il n'y a jamais eu d'offre de contrat.

«Marc savait que ça ne servait à rien, il savait que je voulais devenir joueur autonome et tester le marché, répond l'attaquant. Il m'avait dit de le rappeler si jamais les choses ne se déroulaient comme je le voulais, mais ça s'est réglé très vite ici. Je n'avais jamais été joueur autonome auparavant, et je voulais tenter ma chance.»

Au bout du compte, Vanek n'a jamais regretté son choix, lui qui a dit oui à un contrat de trois ans pour 19,5 millions de dollars avec le Wild. «C'est une équipe qui a un bon mélange de jeunes et de vétérans. De nos jours, c'est ce que ça prend, sinon c'est impossible de gagner», ajoute-t-il.

Thomas Vanek entend bien jouer encore un peu. Jusqu'à quand? Ça, il l'ignore. Ce qui est certain, c'est qu'il ne va pas faire un Jagr de lui-même et patiner passé 40 ans.

«Je suis ici pour une autre saison et on verra ensuite... De nos jours, c'est plus difficile pour les vétérans, le jeu est devenu si rapide. Mais il faut savoir penser aussi, et c'est ma plus grande force. Je ne suis pas le plus rapide, mais je comprends le jeu.»