À son arrivée à Montréal, au début de la saison 2013, Brandon Prust a formé un trio avec Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher. Les trois joueurs en étaient à leurs premiers pas avec le Canadien, mais Prust jouait de toute évidence un rôle de mentor auprès des deux recrues.

Visiblement, le lien est resté fort entre le vétéran et les deux jeunes attaquants du Tricolore. Ça sautait aux yeux quand on a demandé à Prust avec quels joueurs il voudrait lever les poings, ce soir, à son premier match contre son ancienne équipe depuis qu'il a été échangé aux Canucks.

«J'ai noté quelques numéros, je dois consulter mes notes. Certains joueurs sont en haut de la liste: Gally, Chuckie...», a blagué l'ancien numéro 8 du CH.

On a ensuite demandé à Gallagher de deviner la réponse de Prust à la question.

«Il a dû nommer Chuckie. Et moi!», a répondu le petit ailier droit. En plein dans le mille!

«On a eu beaucoup de plaisir, on restait sur la patinoire après les entraînements, a ajouté Gallagher. Je lui disais toujours que c'était moi qui lui avais appris à se battre. Il s'améliorait d'année en année à force de jouer avec moi!»

D'accord avec le choix



Au cours de son séjour de trois saisons à Montréal, Prust aura laissé l'image d'un joueur qui n'hésitait pas à se sacrifier. Même qu'il se sacrifiait parfois trop, comme en font foi les 40 matchs qu'il a ratés à ses deux premières campagnes.

Et avec cette attitude, avec son expérience, il s'était forgé une place parmi les meneurs du Canadien. Il était aussi voisin de casier de Max Pacioretty et il a vu se développer celui qui a reçu le titre de capitaine le mois dernier.

«Je ne le connaissais pas beaucoup à mon arrivée à Montréal. Mais j'ai appris à le connaître et on est devenus de bons amis, a décrit Prust. Il a gagné en maturité et est devenu un bon jeune homme.

«C'est un bon gars, un bon meneur par l'exemple qui est très respecté. Sa voix est puissante et c'est un excellent joueur. Il aurait été mon choix.»

Les Canucks ont tenté d'aider Kassian



En huit matchs avec sa nouvelle équipe, Prust compte trois aides et trois bagarres. Sur le plan collectif, son équipe a toutefois été limitée à trois victoires. «Il a été exactement comme on l'attendait. Il se présente tous les soirs, il a de bonnes habitudes de travail et il est bon avec les jeunes», a résumé son coéquipier québécois Alexandre Burrows.

Zack Kassian, que le Canadien a acquis en retour de Prust le 1er juillet, participe quant à lui à la phase II du programme relatif aux abus de substances et à la santé comportementale de la LNH et de l'AJLNH. Mais avec neuf victoires en neuf matchs, le Tricolore se porte mieux que les Canucks.

«Tu ne veux jamais voir ça, ce qui est arrivé à Zack, a affirmé Burrows. La personne est plus importante que le joueur de hockey. S'ils peuvent soigner la personne, et qu'il revient plus fort ensuite, tant mieux. Mais quand tu regardes l'échange, en ce moment, c'est mieux pour nous. Mais pour le Canadien, c'était un risque à courir, et pas un si grand risque.»

Burrows n'est pas tombé en bas de sa chaise quand il a eu vent des problèmes de Kassian. «On avait essayé de l'aider», soutient-il.

«Tu vois des signes. On savait qu'il était dans la phase I du programme d'aide. On savait qu'on devait l'aider, l'encadrer. Il a tellement de potentiel comme joueur. Des fois, tu le voyais dans les entraînements, les matchs, il avait le potentiel d'être un joueur de puissance efficace.»

Cela dit, Burrows rappelle aussi que la LNH et l'Association des joueurs mettent une panoplie de ressources à la disposition des joueurs en difficulté.

«Le docteur est à un coup de fil. Tout le monde a le numéro, si tu as besoin d'aide avec ta famille, tes parents, tes amis, pour des problèmes de drogue, d'alcool, de gambling. Dans la société en général, ce n'est pas tout le monde qui a accès aussi facilement à de l'aide. Et tout est anonyme. Mais c'est aussi au joueur de se prendre en main. On est tous des adultes. Si tu réalises que tu as un problème, ce n'est pas trop compliqué d'avoir de l'aide.»