Quelques mois après avoir claqué la porte de Hockey Québec, la Ligue de hockey préparatoire scolaire (LHPS) dit s'apprêter à mettre en place un plan d'expansion. Une dizaine d'écoles envisageraient de rejoindre ses rangs pour que leurs élèves puissent continuer de pratiquer le hockey avec mises en échec.

«On va avoir un plan d'expansion qu'on veut lancer à la mi-novembre. Je ne veux pas en dire trop parce qu'on veut bien le faire, explique le président de la LHPS, Martin Lavallée. On parle d'une dizaine d'écoles.»

Il s'agirait d'une croissance exponentielle pour cette ligue scolaire, qui compte pour l'instant 16 écoles et 59 équipes. Les nouveaux établissements qui veulent grossir ses rangs évoluaient jusqu'à maintenant dans le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).

L'été dernier, Hockey Québec a décidé de limiter la mise en échec dans certaines catégories du hockey civil et dans le hockey scolaire. Le LHPS a immédiatement signalé sa dissidence et s'est retiré de la Fédération. Le RSEQ a d'abord laissé planer un doute quant à ses intentions, mais a finalement choisi de rentrer dans le rang, à contrecoeur.

Cette décision a incité plusieurs écoles du RSEQ à contacter la LHPS. Ces établissements ne voulaient pas voir disparaître la mise en échec, que Hockey Québec juge responsable de plusieurs commotions cérébrales.

La fronde s'organise

Un groupe de 14 équipes anciennement au RSEQ dans la région montréalaise est par ailleurs en train de mettre sur pied une ligue parallèle. Cette ligue permettrait la mise en échec restreinte. Ce groupe, dont font partie Regina Assumpta et Jean-de-Brébeuf, selon nos informations, n'a pas intérêt à rejoindre la LHPS puisque les matchs y ont lieu la fin de semaine.

On saura d'ici la fin du mois d'octobre si cette ligue voit le jour. Les écoles voudraient d'abord s'assurer qu'elles ne commettent pas d'acte illégal en contrevenant aux directives de Hockey Québec.

La province pourrait donc se retrouver avec une ligue scolaire de fin de semaine (LHPS) et une nouvelle ligue scolaire de semaine, en plus du RSEQ.

Devant cette fronde contre elle et ses directives, Hockey Québec a appelé le ministère de l'Éducation - responsable du sport - à intervenir pour forcer le hockey scolaire à appliquer sa réglementation.

Elle a aussi envoyé la directive à ses arbitres de ne pas arbitrer des matchs de la LHPS. «Tout officiel devra faire un choix entre le hockey fédéré ou la LHPS, ligue non membre», peut-on lire dans une lettre de la Fédération à ses arbitres, datée du 1er octobre.

Le RSEQ fulmine

Le grand perdant de ce découpage du hockey scolaire est bien entendu le RSEQ. Son directeur général, Gustave Roel, insiste pour que tous les joueurs d'âge bantam au Québec soient soumis aux mêmes règles, qu'ils évoluent dans le AAA ou le scolaire.

«Le RSEQ ne veut pas la mise en échec mur à mur. Notre position, c'est que si on détermine que la mise en échec est dangereuse, on l'enlève partout», dit-il.

En attendant, M. Roel a demandé une rencontre avec le ministre de l'Éducation, François Blais. «On veut discuter de la situation. Nous, on applique la règle, mais des ligues parallèles ne la respectent pas. Pourquoi? demande-t-il. La situation du hockey mineur n'est pas réglée au Québec, ça c'est sûr.»