Le Canadien mène la série contre les Sénateurs d'Ottawa 3-0 même s'il a permis le premier but lors des trois matchs, n'a marqué qu'une fois en 13 occasions en supériorité numérique et que Carey Price n'a pas été exceptionnel devant le filet.

L'explication se trouve dans la contribution inattendue des joueurs de soutien. Torrey Mitchell, Brian Flynn, Brandon Prust et Dale Weise font partie du groupe des sept meilleurs marqueurs de l'équipe. Mitchel et Flynn sont à égalité en tête avec le défenseur P.K. Subban. Le trio montre une fiche d'un but et de deux passes chacun.

Le directeur général Marc Bergevin avait bien fait ses devoirs avant de se porter acquéreur de Mitchell et de Flynn, des Sabres de Buffalo, ainsi que du défenseur Jeff Petry, des Oilers d'Edmonton, à la date limite des échanges, le 2 mars.

Bergevin avait déclaré à ce moment qu'il avait obtenu des «joueurs de caractère» qui aideraient l'équipe en séries éliminatoires.

«La profondeur, c'est crucial en séries, a insisté l'attaquant Lars Eller. On l'a vu l'an dernier. Le quatrième trio a réussi des buts importants pour nous. C'est lui qui fait la différence depuis le début de la série.»

Le Québécois Mitchell, qui avait déjà fait sa marque en séries, affirme que les séries sont la période de l'année qu'il préfère.

«Les séries, ça fait ressortir la force de caractère de chacun, du moins c'est mon cas, a-t-il élaboré lundi. Vous devez préconiser un style de jeu simple et rapide, et éviter les revirements. J'essaie de faire ça à tous les matchs en saison régulière. C'est de cette façon qu'il faut jouer en séries. Le quatrième trio est encore plus important en séries qu'en saison. Il doit donner du rythme à l'équipe. J'estime que nous avons fait du bon travail jusqu'à maintenant.»

Mitchell, Flynn et Petry disent apprécier la chance qu'ils se sont vus offrir de prolonger leur saison.

«Aucun d'entre nous, qui provienne d'équipes de derniers rangs, ne s'imaginait être en avant 3-0 dans une série de premier tour», a noté Mitchell.

Cela dit, les joueurs du Canadien savent que la série est loin d'être terminée. Ceux qui pensent le contraire sont dans l'erreur, a soutenu Eller.

«J'ai toujours trouvé que la quatrième victoire d'une série est la plus difficile à obtenir. Je ne m'attends pas à ce que ça soit différent mercredi.»

Eller a parlé de l'importance pour ses coéquipiers et lui de connaître un meilleur début de rencontre.

«Nous formons un groupe confiant, qui respecte la structure peu importe ce qui arrive. Aucun joueur n'essaie de gagner le match à lui seul, et c'est la bonne chose à faire.

«Mais il nous faut mieux amorcer les matchs. Nous savons que nous pouvons mieux faire. On doit s'attendre à ce que les Sénateurs sortent encore plus comme des enragés dans le quatrième match. Nous devons être plus affamés, jouer un peu plus sur le bout des orteils.»

Quand on y regarde de près, le Canadien n'est pas si différent en séries qu'il l'a été en saison régulière. C'est comme si l'équipe affichait une grande force tranquille, sachant qu'elle peut toujours venir de l'arrière.

«Ce n'est pas comme si nous faisions par exprès pour ne pas marquer les premiers, a répondu Eller à la question. La confiance qui nous anime nous fait croire en nos moyens, ce qui nous a permis de gagner des matchs de plusieurs façons. Ça dénote la grande force de caractère qu'il y a au sein du groupe.»

Petry, pas surpris

Petry en est à sa première expérience en séries de la LNH à l'âge de 26 ans.

«On m'avait dit que le jeu serait plus intense et un peu plus rapide. C'est en plein ce que je constate jusqu'à maintenant», a souligné l'Américain.

«Sur le plan personnel, j'estime connaître mes meilleurs moments. La période d'adaptation a duré quelques semaines, mais là je me sens très à l'aise dans le style de jeu du Canadien.»

Mitchell et Petry ont dit que les leaders ont tôt fait de les faire sentir comme des membres à part entière de l'équipe.

«C'est ma quatrième équipe dans la Ligue nationale et j'ai vite constaté le professionnalisme des gars en arrivant. C'est un très bon groupe. On ne s'emballe pas trop quand ça va bien et, à l'inverse, on ne se décourage quand ça va moins bien.

«L'attitude confiante et décontractée des gars se voit en prolongation. Il n'y a aucun doute que nous allons gagner le match. C'est une bonne qualité à avoir.»