La scène était un peu surréaliste, jeudi matin à St. Louis. Même s'il a disputé seulement 7 matchs avec les Blues, contre 1259 dans l'uniforme des Devils du New Jersey, Martin Brodeur a annoncé la fin de sa glorieuse carrière dans un décor orné du logo des Blues.

Cette organisation a toutefois été la seule, cet hiver, à lui permettre d'aller au bout de son rêve. Il semblait bien au fait, jeudi, que son retour au jeu n'avait pas plu à tout le monde.

«J'ai joué longtemps, plus longtemps que certains auraient aimé que je le fasse, mais j'ai adoré chaque étape de mon parcours. Je pars avec le sourire. Ça n'aurait pas été le cas si je m'étais retiré l'an dernier.»

Il se félicite d'avoir fait ce retour même s'il n'a pas terminé la saison. «J'ai vécu une expérience mémorable. J'ai été traité avec beaucoup de respect pendant mes six semaines ici. J'ai senti que je faisais partie de leur famille. Ça s'est compliqué quand leurs gardiens ont retrouvé la santé, et ils ne m'avaient fait aucune promesse. Ça m'a permis néanmoins de revenir et de réaliser que j'aimais encore jouer et que j'étais capable de jouer.

«Mais de rester à l'écart, c'était plus difficile. Je me sentais un peu dans les jambes comme troisième gardien pendant les entraînements. Je suis un athlète compétitif et j'ai décidé de me retirer.»

Brodeur, qui détient le record du nombre de victoires, a avoué que son retour au jeu visait aussi à atteindre la marque des 700.

«Quand même, 691, ce n'est pas si mal, a-t-il blagué. J'aurais aimé disputer plus de matchs, mais tous ces lock-out m'ont tué!»

Les Blues lui ont offert un poste d'adjoint au directeur général Doug Armstrong. Il accompagnera l'équipe jusqu'à la fin de la saison.

Revenir avec les Devils

Brodeur a peu parlé des Devils jeudi matin. «Ça m'aurait fait bizarre d'accepter un poste chez les Blues et de me retirer au New Jersey. Personne des Devils n'y était et nous n'avons pas encore discuté de ce que nous allions faire au New Jersey pour officialiser tout ça.»

Son retour dans l'organisation des Devils demeure flou, même si le DG Lou Lamoriello s'attend à le revoir dès la prochaine saison.

«Mon plan est de revenir chez les Devils un jour, a-t-il cependant précisé. Mais pour l'instant, il n'y a rien de décidé. Je veux rester ici le plus longtemps possible. Je veux apprécier ce que j'ai ici avec les Blues et je prendrai une décision en temps et lieu. On verra si ce sera dans un, deux ou trois ans.

«Mais je puis vous assurer que Lou [Lamoriello] et moi sommes sur la même longueur d'onde. Nous sommes demeurés en communication avant que je signe mon contrat, pendant que je jouais et pendant ma période de réflexion. Il a convenu qu'il s'agissait de la meilleure situation pour moi en ce moment avec les Blues qu'il ne pouvait pas m'offrir autant en ce moment.»

Ce dont il est le plus fier de sa carrière? «D'être resté en santé si longtemps, répond-il. Évidemment, les victoires constituent le summum. Tu joues au hockey, tu veux gagner, et le record du nombre de victoires en carrière demeure mon fait d'armes le plus important. 

«Le fait d'avoir disputé plus de 1200 matchs, en plus des matchs éliminatoires est très important aussi parce que c'est difficile à accomplir. Pour un gars qui n'était prétendument pas en grande forme physique, j'ai réussi à le faire...»