La commotion cérébrale dont souffre Mike Weaver donne une nouvelle chance au jeune Nathan Beaulieu de se faire valoir, d'autant plus que le vétéran Bryan Allen est toujours incommodé par un virus.

Le plan initial du Canadien cette saison était de donner une chance aux jeunes à la ligne bleue, mais moins de deux mois après cette tentative de virage jeunesse, l'équipe se retrouve avec la brigade défensive la plus âgée de la LNH.

En souhaitant voir de Beaulieu du jeu responsable avec et sans la rondelle, l'entraîneur-chef Michel Therrien a brossé un portrait assez limpide des états d'âme de l'organisation à l'égard du jeune arrière.

«On lui a donné l'opportunité de jouer en début de saison mais il a éprouvé des difficultés, a indiqué Therrien. Pour jouer dans la Ligue nationale, il faut être responsable. Si l'on a cela, on peut continuer de développer le joueur. Mais tu ne peux pas être à haut risque, causer des revirements et ne pas être en mesure de bien défendre, et en même temps espérer avoir une longue carrière dans la LNH. C'est impossible. C'est la base de n'importe quel joueur. Ça prend des fondations solides, sans quoi ça devient difficile de se développer.

«C'est l'une des raisons pour lesquelles on l'a retourné dans la Ligue américaine.»

Le talent de Beaulieu ne fait pas de doute, mais depuis le début, c'est l'attitude de l'arrière de 22 ans qui semble agacer l'organisation. Un certain penchant à tenir les choses pour acquises qui ralentit sa progression ainsi que ses corrections en défense.

Maintenir une bonne attitude, convient Therrien, est toujours un enjeu crucial dans le développement.

«Travailler avec un jeune qu'on croit capable de nous aider, ça peut être frustrant à l'occasion, a poursuivi l'entraîneur lorsqu'on l'a interrogé à propos de l'attitude de Beaulieu. On veut que les choses se passent de la bonne manière et qu'il progresse. Mais ça prend aussi une grosse volonté du joueur de s'établir et une volonté de faire les efforts en conséquence pour s'assurer de devenir un joueur responsable.»

De retour d'un séjour de six matchs avec les Bulldogs de Hamilton au cours duquel il a inscrit un but, trois points et un différentiel de -3, Beaulieu se réjouit d'avoir eu la chance de retrouver ses repères dans la Ligue américaine.

«Cette fois-ci, j'avais l'impression que j'avais besoin de jouer quelques matchs, a-t-il soutenu. Je ne jouais pas beaucoup ici et parfois on perd certaines facettes de notre jeu en cours de route. À Hamilton, j'ai joué à profusion, j'ai retrouvé un peu de ma confiance. J'ai pratiqué un style offensif plus à mon image et ça m'a remis dans un bon état d'esprit.»