Même si son équipe trône en tête du classement général, Michel Therrien ne reste pas les bras croisés.

Parmi les choses qui ne tournent pas rond dans cette surprenante équipe de 1re place, il y a l'avantage numérique. Therrien a donc tenté une petite expérience.

P.K. Subban avait un nouveau partenaire à la pointe, un certain Pierre-Alexandre Parenteau. La mutation de l'ailier droit faisait en sorte que Lars Eller et Jiri Sekac alternaient pour compléter le trio de David Desharnais et Max Pacioretty. L'autre unité est demeurée inchangée, avec les gauchers Andrei Markov et Sergei Gonchar à la pointe, jumelés au trio de Tomas Plekanec.

Depuis l'arrivée en poste de Therrien, on n'a jamais vu un avantage numérique à quatre attaquants à Montréal, du moins de façon constante. Et Therrien a refusé de confirmer si c'est ce que l'on observera vendredi soir, quand le Tricolore sera à Buffalo pour y affronter les Sabres. Même si Parenteau, lui, avait confirmé quelques minutes plus tôt qu'il serait bel et bien employé à la pointe.

«C'était juste un entraînement. On veut voir différentes options. Rien ne dit qu'on va faire ça demain (vendredi)», a d'abord dit l'entraîneur-chef.

Relancé sur la présence de Parenteau à la ligne bleue, il en a toutefois rajouté.

«C'est un ajustement pour un attaquant de jouer à la pointe. On voulait se donner cette option ce matin, vu que P.-A. a joué là par le passé. On voulait travailler avec ce genre d'unité, car on veut que notre avantage numérique soit en shooting mentality, qu'il envoie plus de rondelles au filet. Pour ça, il faut bien faire circuler la rondelle.»

Le diagnostic de Therrien n'est pas faux, loin de là. Après avoir connu une fabuleuse soirée de trois buts contre les Flyers il y a deux semaines, l'avantage numérique des Montréalais a marqué un seul but en 13 occasions depuis.

Les chiffres de tirs au but sont tout aussi catastrophiques. En 23 min 10 s passées avec l'avantage d'un homme, on ne compte que 12 tirs au filet, pour une moyenne sur 60 minutes d'à peine 31. Or, la moyenne de 45,09 du CH depuis le début de la saison est seulement bonne pour le 25e rang de la LNH. Bref, il y a clairement un déficit de rondelles vers le filet adverse.

«Notre pourcentage ne sera probablement jamais très haut, parce qu'on a connu une trop longue léthargie en début de saison, a rappelé Brendan Gallagher. Mais, chaque match, on veut faire des choses positives, se donner du rythme. Dans plusieurs matchs cette saison, on a seulement eu 1-2 avantages numériques, donc c'est dur de se mettre en marche dans ce temps-là. Quand on obtient un avantage numérique, il y a des chances que ce soit aussi notre dernier du match, donc aussi bien en profiter.»

Ce rôle à la pointe est du déjà-vu pour Parenteau, qui dit l'avoir occupé la saison dernière au Colorado. Même s'il n'a obtenu que trois points en 140 minutes d'avantage numérique l'an passé, le Québécois faisait tout de même partie d'une unité qui a fini 5e dans la LNH. Il a aimé l'expérience.

«Quand je joue à la pointe, je peux me ramasser tout seul en haut. C'est un état d'esprit complètement différent. Mais c'est le fun, tu sais que tu es le dernier gars. J'ai aimé ça l'an passé.C'est une question de confiance. Tu dois croire en tes moyens, faire confiance en tes passes et ta prise de décision.»

Et Gilbert dans tout ça?

Ce que masquent aussi ces changements, c'est que la présence de Tom Gilbert face aux Sabres est incertaine.

À l'entraînement, le vétéran droitier s'est retrouvé comme septième défenseur. Therrien a toutefois refusé d'annoncer s'il emploierait une formation à six ou sept arrières. Mais Gilbert a vu ses minutes fondre en novembre et il n'a pas excédé les 20 minutes à ses 9 derniers matchs.

S'il retranche Gilbert, les options de Therrien à la pointe avec Subban se résumeraient alors à Mike Weaver, Bryan Allen ou Alexei Emelin... pas exactement des quarts-arrières. Dans ces circonstances, l'emploi de Parenteau à la ligne bleue serait parfaitement logique, dans la mesure où la présence d'un avant à cette position ne coûte pas un but sur un surnombre.

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C'est reparti!

Le Canadien a conclu dimanche dernier une séquence de six matchs en neuf soirs. Voici qu'après quatre jours de congé, il en amorce une nouvelle du même genre vendredi soir.

Mais cette fois, les neuf jours seront encore plus éreintants, car cinq des six rencontres auront lieu à l'étranger, avec de grandes distances entre quelques villes.

L'itinéraire de vol, amorcé jeudi, ressemble donc à ceci: Montréal-Buffalo-Montréal-Denver-Minneapolis-Chicago-Dallas-Montréal. Un joli total, à vol d'oiseau, de 9198 km.

«Il y a 185 jours dans une saison et tu joues 82 matchs, a rappelé Michel Therrien. Plusieurs équipes font face à ce genre de séquences. On vient d'en jouer une, on a pu se reposer physiquement et mentalement. On commence un autre segment très demandant. On n'y peut rien, donc on prend ça un match à la fois, on gère l'énergie des joueurs, le temps de glace, et on pense aussi à long terme.»

Avec quatre défis dans l'Ouest, une première clé du succès du CH serait évidemment de profiter des deux rencontres contre les pauvres Sabres pour faire le plein de points.