Le Canadien peine à marquer en avantage numérique, mais les victoires, elles, continuent de s'empiler.

Dale Weise a réussi un tour du chapeau à la Gordie Howe et le Tricolore a signé son quatrième triomphe de suite, un gain de 5-1 aux dépens des Bruins de Boston, jeudi soir à Montréal.

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Le dossier de l'équipe se lit maintenant à 12-4-1 et lui vaut le 1er rang de l'Association de l'Est, mais malgré cette fiche enviable, un nuage planait sur l'équipe depuis 10 matchs: un avantage numérique improductif.

Jiri Sekac a mis fin à la vilaine séquence en fin de match, en touchant la cible. La léthargie du Canadien en avantage numérique s'est donc arrêtée à 0 en 27.

À son premier match dans son nouvel uniforme, le défenseur Sergei Gonchar n'a pas obtenu de point, mais il a joué plus de 20 minutes. Sa présence en avantage numérique a permis au CH de bien faire circuler la rondelle à la pointe à 5 contre 4. Le quadragénaire en a aussi profité pour tenter une dizaine de tirs vers le filet adverse.

Les vieilles habitudes

Il n'y avait pas que l'attaque à cinq comme problème récurrent chez le Canadien. Il y a aussi cette incapacité à marquer en première période. Mais comme ce fut le cas à quatre autres reprises cette saison, l'équipe s'est imposée malgré un retard après 20 minutes.

Cette fois, Dougie Hamilton a touché la cible pour visiteurs, d'un tir de la ligne bleue en avantage numérique.

À l'autre bout, c'était bien tranquille, si l'on fait abstraction de Max Pacioretty, auteur de la moitié des six tirs du Canadien en première. Après 17 matchs cette saison, les Montréalais n'ont donc toujours pas détenu l'avance au terme de la première période.

C'était nettement plus convaincant pour le Tricolore en période médiane. Weise a sonné la charge en début d'engagement en inscrivant son premier filet de la saison sur un tir de pénalité. Il s'agissait du premier but cette saison d'un membre du quatrième trio du CH. Lars Eller, du revers, en a remis en milieu d'engagement, un troisième match de suite avec un but dans son cas. Coïncidence ou non, son réveil s'est amorcé avec le retrait de la formation de son ailier gauche, Rene Bourque.

Pacioretty a fait 3-1 moins de deux minutes plus tard, sur une aide de Weise, qui complétait ainsi son tour du chapeau à la Gordie Howe. C'est qu'en première période, le numéro 22 en est venu aux coups avec Gregory Campbell.

Weise aime visiblement jouer contre les Bruins. En incluant les dernières séries, il compte maintenant cinq points à ses neuf derniers matchs contre les vieux rivaux du Canadien.

Pacioretty, avec son deuxième de la soirée, a gonflé l'avance des vainqueurs au dernier tiers, avant de voir Sekac faire 5-1.

Pour cette rencontre, Claude Julien a fait confiance à Niklas Svedberg devant le filet. On peut parier que les insuccès de Tuukka Rask face au Canadien (fiche de 3-11-3) ont pesé dans la décision. Ce fut finalement bonnet blanc, blanc bonnet.

Carey Price a quant à lui réussi 21 arrêts. L'homme masqué a accordé à peine deux buts sur 82 tirs à ses trois dernières sorties.

Beaulieu garde sa place

L'arrivée de Gonchar n'aura finalement pas empêché Nathan Beaulieu de jouer. Michel Therrien a en effet opté, pour une très rare fois, pour une formation à sept défenseurs et 11 attaquants. Drayson Bowman a été laissé de côté.

D'abord dans le quatrième trio, Beaulieu a été employé en défense en deuxième moitié de match, et a même profité de sa chance pour obtenir son premier point de la saison, sur le but de Sekac. Le jeune défenseur a également passé le K.-O. à l'attaquant Matt Fraser en période médiane.

En plus d'être privés des services de leur capitaine, Zdeno Chara, les Bruins ont également disputé cette rencontre sans l'attaquant David Krejci, lui aussi blessé.

Le Canadien conclura son séjour de quatre matchs à domicile samedi, avec la visite des Flyers de Philadelphie.

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Ils ont dit

> Max Pacioretty: «C'est le genre de match qu'on recherchait depuis un bon de temps. On avait eu de bons résultats, mais on savait qu'on avait davantage à offrir. Quelques rebonds nous ont été favorables, mais d'avoir été en mesure d'inscrire plusieurs buts au cours des deux derniers matchs gonfle vraiment notre niveau de confiance.»

> Sergei Gonchar: «J'étais un peu coincé au début, il s'agissait de nouveaux coéquipiers et d'un premier match dans cette enceinte. Mais à mesure que j'entrais dans mon match je me sentais de mieux en mieux. C'est un bon départ.»

> Michel Therrien, au sujet de Sergei Gonchar: «Plus le match avançait, plus il se sentait à l'aise. J'ai aimé comment il a joué avec Emelin à partir de la deuxième période - il se sent beaucoup mieux du côté droit car il a une bonne vision avec la rondelle. Il fait beaucoup de bonnes choses à cinq contre cinq. J'ai aimé comment il a dirigé la rondelle, a fait une première passe, a bien joué en avantage numérique, a pris de bons lancers. J'ai aimé son match.»

> Sergei Gonchar, trahissant ses 40 ans: «L'atmosphère à Montréal a toujours été spéciale. C'était déjà le cas à l'époque où je venais jouer au Forum.»

> Claude Julien: «On a très bien commencé le match, on a joué comme on le voulait et on a obtenu le résultat recherché après une période. Mais pour résumer, on a été incapables de maintenir le rythme.»

> Claude Julien: «Les équipes qui passent par ce genre de situation finissent par en sortir grandies. On a un peu ou beaucoup d'adversité, appelez ça comme vous le voulez, et on devra s'en servir à notre avantage. Quand on joue une telle première période et qu'on perd le rythme, ce n'est pas parce que le plan de match ne fonctionne pas, c'est que tu perds ta concentration.»

> Nathan Beaulieu, qui a joué 6 min 43 s: «La dernière fois que j'ai joué à l'avant, c'était au Mondial junior. Devante Smith-Pelley s'était blessé et je m'étais retrouvé à l'attaque. Mais je suis un joueur offensif, ce n'est pas très difficile à comprendre. Ce ne sont que quelques ajustements dans l'application du système.»

> Michel Therrien: «J'ai trouvé qu'on a été très bons en avantage numérique. On a marqué un but et on a bien fait circuler la rondelle en zone adverse. On a été agressifs, on a pris de bonnes décisions. On a deux looks différents avec deux gauchers et deux droitiers. Ça nous amène des éléments qu'on ne pouvait pas avoir avant, mais avec l'addition de Gonchar, ça nous permet de jouer avec notre avantage numérique. On s'est donné beaucoup de rythme avant notre attaque à cinq.»

> Milan Lucic: «Depuis sept ou huit ans, le jeu à cinq contre cinq a été notre force et depuis quelques matchs, ça ne fonctionne pas. On doit mieux jouer en unité de cinq, surtout en zone défensive.»

Propos recueillis par Marc Antoine Godin et Guillaume Lefrançois