Quand un vétéran se fait remettre un aller simple en direction de la Ligue américaine pour cause de mauvaises performances, c'est généralement le premier signe d'un long et difficile divorce qui s'amorce.

Mais selon Michel Therrien, le Canadien n'est pas prêt à abandonner dans le cas de Rene Bourque. Pas encore, du moins.

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Alors que le Canadien se prépare à accueillir les Jets de Winnipeg, ce soir au Centre Bell, on voit mal comment Rene Bourque pourrait un jour retrouver sa place dans le vestiaire montréalais. Bourque, rappelons-le, a été cédé au ballottage dimanche soir. Il n'a pas été réclamé et a donc reçu ordre de se rapporter aux Bulldogs de Hamilton, dans la Ligue américaine.

Mais tout cela ne veut pas dire qu'il ne reviendra jamais dans le camp du Canadien, selon Therrien, qui s'est bien gardé de lancer quelques flèches en direction du joueur de 32 ans.

«On ne ferme pas la porte, a tenu à dire l'entraîneur-chef, lundi, au centre d'entraînement de Brossard. Rene Bourque avait du mal à se retrouver, et on l'envoie là-bas pour qu'il retrouve sa touche. S'il retrouve son jeu, sa passion et son intensité, il peut aider une équipe et il peut nous aider, on l'a vu en séries.»

Selon Therrien, le Canadien a joué de patience avec son énigmatique attaquant, mais le réservoir à patience a fini par se vider. «On espérait le revoir comme on l'avait vu dans les séries, mais on n'a pas vu ça», a ajouté l'entraîneur.

La stratégie de la direction

Therrien n'a pas voulu dévoiler la stratégie de la direction concernant Bourque, mais on peut présumer que les choix sont limités. Il y a toujours la possibilité d'un éventuel rappel, il y a toujours la possibilité d'un échange, un tour de force que le directeur général Marc Bergevin n'a pu réussir jusqu'à maintenant.

Enfin, il y a la possibilité d'un rachat de contrat, une décision qui coûterait 1,6 million au Canadien pour la prochaine saison, puis 833 000 $ la saison suivante, en 2016-2017 (une équipe peut étaler le rachat d'un contrat sur deux saisons). La date de rachat dans son cas est le 15 juin 2015.

En 141 matchs dans le maillot du Canadien, Bourque n'aura réussi que 21 buts et 18 mentions d'aide pour 39 points, en plus d'afficher un différentiel de -27. Autant de chiffres qui ne justifiaient plus son salaire, qui comptait pour 3,3 millions de dollars sur la masse salariale du club.

Le contrat de Bourque est encore valide jusqu'à la fin de 2015-2016, mais en l'envoyant à Hamilton, la formation montréalaise réalise une économie de 925 000 $ sur sa masse salariale.

Malgré tout, Bourque avait encore des amis dans le vestiaire, selon Brandon Prust, qui a pris sa place au sein du troisième trio, avec Lars Eller et Jiri Sekac. «On le voudrait ici avec nous, C'est, de toute évidence, une situation qui est très difficile, a expliqué l'attaquant. Il était pour nous un ami et un coéquipier. Visiblement, il s'agit d'une décision d'affaires.»

En attendant de connaître la suite des choses, Bourque devra tenter de redevenir à Hamilton le joueur que le Canadien avait vu en séries éliminatoires, celui qui avait réussi 8 buts en 17 rencontres... après avoir marqué seulement 9 buts durant toute la saison.

«Ce n'est pas une question de confiance pour lui, c'est une question de résultats avant tout, a résumé Therrien. C'est toujours ce qui compte dans ce milieu.»