À chaque match de la série entre le Canadien et les Bruins, Mathias Brunet ciblera un joueur par équipe dont le rôle est semblable et analysera en détail leur performance. Pour le troisième match de cette série de deuxième tour, il a observé le travail des défenseurs Andrei Markov et Zdeno Chara.

Andrei Markov et Zdeno Chara ont des styles diamétralement opposés. Le premier use de finesse et possède des habiletés offensives rares. Le second intimide par sa taille de 6'9, sa robustesse, et il montre de belles aptitudes offensives pour un joueur de son gabarit.

Ils ont cependant quelques points en commun: leur intelligence, l'art du positionnement, l'expérience et le fait d'être les deux joueurs les plus utilisés par leur entraîneur respectif.

Le match de Chara aurait pu être court hier. Il a retraité momentanément vers le vestiaire après sa première présence à la suite d'un coup de bâton sur les doigts, gracieuseté de Michaël Bournival.

À l'observer attentivement, on a pu remarquer que Chara ne semble pas tout à fait à l'aise, et sans doute pas uniquement à cause du coup sur les doigts. Ses déplacements sont plus laborieux et il est moins incisif. Et ça ne remonte pas au troisième match. Cache-t-il une blessure? Chara semble d'ailleurs être utilisé avec plus de parcimonie par son entraîneur. Il a joué en moyenne trois minutes de moins par match que lors des séries de l'an dernier. Il se trouvait d'ailleurs sur le banc des joueurs lorsque le CH a marqué ses trois premiers buts.

Mais il compense avec sa grande portée et son excellent positionnement. Il a cependant commis quelques revirements inhabituels.

Markov n'est pas spectaculaire comme P.K. Subban. On le remarque surtout en supériorité numérique. Mais il faut porter une attention particulière à son jeu pour apprécier son grand art. Hier, d'ailleurs, malgré une soirée sans point, sa performance a été sans faille.

Markov est presque impossible à battre à un contre un, il est vif pour récupérer les rondelles libres et effectuer la relance, il exerce une surveillance sans faille sur l'adversaire à l'orée de son but et sa grande mobilité demeure un atout de taille.

Le Russe n'a pas commis d'erreur lors du troisième match, contrairement à son partenaire Alexei Emelin. Le temps d'utilisation de Markov a d'ailleurs probablement souffert des quelques erreurs d'Emelin. On leur a préféré le duo de P.K. Subban et Josh Gorges en fin de match avec une mince avance. Avec le peu de supériorités numériques obtenues par le CH, Markov joué un peu moins de 22 minutes.

Cela dit, certains avaient émis des doutes sur sa guérison complète à la suite de ses deux opérations au genou. À 35 ans, Markov a un genou neuf, il est encore frais comme une rose et apte à briller encore quelques saisons.

Surtout si son entraîneur parvient à le ménager à l'occasion, comme ce fut le cas hier soir.

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