Le Canadien a gardé ses meilleurs moments pour la troisième période, lundi à Los Angeles. Mais contre une équipe qui n'a perdu qu'un seul match en temps réglementaire sur les 135 derniers qu'il menait après deux périodes, venir à bout des Kings s'annonçait ardu.

Il a finalement dû s'avouer vaincu 2-1 lors du premier match d'une série de quatre dans l'Ouest américain.

> Le sommaire du match

Au département des bonnes nouvelles, d'abord, disons que le Tricolore a trouvé une façon d'être beaucoup plus compétitif qu'il ne l'avait été lors de la dégelée que leur avait fait subir les Kings, le 10 décembre au Centre Bell. Il a été dans le coup jusqu'à la toute dernière seconde face à un club qui, disons-le, est bien en avance sur lui.

«Il n'y a pas de prix de consolation pour avoir gardé la marque serrée, a toutefois martelé Brian Gionta. On veut gagner.»

Bon, très bien alors.

Disons alors qu'à forces égales, le Tricolore en a eu plein les bras lors des deux premiers vingts, les Kings dominant largement la possession de rondelle.

Les Kings n'auront peut-être tiré que 22 fois au total sur Peter Budaj, mais ils ont inscrit 56 tentatives de lancers.

«Parfois c'est plus fatigant quand la rondelle ne se rend pas au filet, car il faut quand même suivre le disque, a indiqué Budaj. Quand la rondelle nous frappe, on sait exactement où elle se trouve tandis que lorsqu'elle rebondit un peu partout, c'est plus difficile.»

Bénéficiant de l'aide de ses poteaux en trois occasions, Budaj a parfois été mis hors d'équilibre par les attaques des Kings. On peut aisément imaginer que le gardien slovaque était un adepte du breakdancing lorsqu'il était plus jeune! Mais il a quand même tenu le fort dans des circonstances qui ne sont pas évidentes pour lui. En raison de la blessure à Carey Price, Budaj disputait un quatrième match en six soirs.

La meilleure défense

Les Kings ont été intransigeants en défense, ne donnant que des miettes de chances de marquer au Tricolore. Impossible de pénétrer l'enclave!

«Je les ai affrontés souvent à l'époque où je jouais à San Jose et avec eux, c'est la même histoire tous les soirs, a confié Douglas Murray. Ils sont très difficiles à affronter lorsque le pointage est serré, ils ne concèdent rien. Ce n'est pas par accident qu'ils sont l'équipe ayant accordé le moins de but.»

Il aura fallu que P.K. Subban profite d'un rebond favorable, quand son retour de lancer a ricoché sur l'arrière du patin de Jarret Stoll avant de déjouer Jonathan Quick, pour que le Canadien égalise la marque 1-1.

«On jouait contre la meilleure défensive de la ligue et ce n'est pas facile de générer de l'attaque contre elle, a convenu Michel Therrien. On a obtenu quelques chances de marquer, mais le point tournant du match, c'est qu'on a perdu la bataille des unités spéciales.»

C'est en effet en avantage numérique que la balance a définitivement penché en faveur des Kings. Jeff Carter a profité d'une punition à Lars Eller pour donner les devants aux siens pour de bon. Le centre danois, embourbé dans une profonde léthargie offensive, ne se donne pas de chance en ouvrant en plus la porte à l'adversaire...

Sur le but gagnant, Carter a été alimenté par une brillante passe du revers d'Anze Kopitar dans l'enclave. Ce dernier a semblé tourner le jeu en prenant la défense tricolore à contrepied. Kopitar inscrivait ainsi son neuvième point en six matchs. Il est au centre de la séquence de cinq victoires que viennent de se concocter les Kings.

Le Canadien, lui, avait battu les Kings à Los Angeles lors des quatre derniers affrontements entre les deux équipes. Sa dernière défaite au Staples Center du CH remontait au mois d'avril 2003.

Il sera de retour à l'entraînement mardi avant d'affronter les Ducks d'Anaheim mercredi soir.

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Ils ont dit

> Brian Gionta: «On avait été embarrassés devant nos partisans lors du dernier match face aux Kings et l'on voulait montrer qu'on avait mieux à offrir. Mais en même temps, c'est le dernier droit de la saison qui s'amorce et les points qu'on doit accumuler (sont) un plus gros élément de motivation encore.»

> David Desharnais: «Quand tu perds par un but sur la route en troisième période, tu es en bonne situation. On était à un lancer de ramasser au moins dans ce match-là.»  

> Michel Therrien: «On a écopé de deux mauvaises punitions en deuxième période en territoire offensif, et l'une des deux a mené au but victorieux. Ce sont des punitions qu'on ne peut pas se permettre (...) à ce temps-ci de l'année.»

> Douglas Murray, à propos du but victorieux: «Gorges et moi étions sur la glace depuis 1:45 lorsqu'ils ont marqué en avantage numérique. Ils exerçaient de la pression en fond de territoire, mais malgré tout, je ne pense pas que leur avantage numérique était si dangereux que ça. Du moins, jusqu'à cette brèche qui s'est ouverte devant eux au moment du but.»

> Peter Budaj, sur le but victorieux: «Kopitar a fait un beau jeu, mais il n'était pas en position de lancer. C'est dommage parce que j'avais lu le jeu, mais c'est comme si la rondelle m'avait traversé le corps. Je n'étais pas en retard, mais je n'étais pas suffisamment compact.»